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Les écrans à l’assaut des cerveaux de nos enfants.

24 mai 2021

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Les écrans ont envahi nos vies, nul besoin de le nier. Télévision, smartphone, ordinateur, console de jeu sont omniprésents et nous occupent une bonne partie de la journée, pour le travail ou les loisirs.

Les chiffres de consommation de contenus sur écrans explosent partout dans le monde et ce phénomène, relativement récent, est encore trop peu étudié.

Group of young adult friends using smartphones in the subway
Group of young adult friends using smartphones in the subway

Les enfants, en particulier les plus jeunes, sont les plus directement touchés par ces pratiques. Alors qu’en est-il de l’impact de leur exposition aux écrans et plus particulièrement sur leurs capacités d’apprentissage ?

Le sujet de l’exposition des enfants aux écrans est un enjeu majeur depuis l’arrivée des smartphones et tablettes il y a une vingtaine d’années.

La multiplication des écrans et leur omniprésence suscitent des inquiétudes parmi les parents. La communauté scientifique peine à établir un consensus international sur la question. Les études se succèdent, tantôt diabolisant les écrans, tantôt leur prêtant des vertus de développement cognitif.

Toutefois un consensus semble apparaître ces dernières années concernant l’impact des écrans sur les très jeunes enfants.

Ecran le matin avant l’école -> difficultés d’attention en classe

En janvier 2020, une étude bretonne dirigée par Manon Collet, médecin généraliste à Rennes, et publiée par Santé Publique France, relançait le débat sur les méfaits de la télévision le matin avant l’école.

Manon Collet

Portant sur un groupe de presque 300 enfants âgés de trois à sept ans, cette étude établit un réel lien statistique entre l’exposition aux écrans le matin avant l’école et des troubles d’apprentissage, notamment du langage, de l’attention et autres difficultés de concentration.

Selon ses conclusions, regarder la télévision ou un contenu sur tablette provoque des effets négatifs dès vingt minutes d’exposition.

Devant un écran, l’enfant est constamment stimulé, son cerveau en construction subit un véritable bombardement sensoriel et son attention s’épuise très vite, beaucoup plus qu’un adulte qui a appris à contrôler son attention réflexe.

Les retours des enseignants à ce sujet sont sans appel depuis quelques années, l’attention des élèves, même très jeunes, est en baisse constante.

junge in der schule schaut traurig nach oben
Enfant inattentif en classe

Dès lors, impossible pour eux de mobiliser suffisamment d’attention pour appréhender correctement les apprentissages qui leur sont proposés. L’étude fait apparaître des différences majeures entre les enfants exposés aux écrans avant l’école et les autres.

Pour les plus jeunes enfants

Le cas des enfants de moins de deux ans est encore plus frappant. A cet âge où les interactions sociales et l’apprentissage des émotions par l’observation et l’imitation est primordial, il semble que l’enfant soit incapable de comprendre qu’il regarde une représentation du monde sur un écran, et n’en retire que la stimulation visuelle.

Plusieurs études américaines l’ont démontré : un jeune enfant n’apprend rien ou presque lorsqu’il est confronté à un individu qui parle à travers un écran.

Pourtant, tout le monde sait qu’à cet âge et en présence d’un locuteur de sa langue natale et même d’une langue étrangère, l’enfant est une véritable éponge et manifeste des capacités étonnantes.

Un jeune enfant ne peut apprendre qu’au contact d’un autre être humain.

Des chercheurs de Singapour ont également établi en 2020 dans The Lancet un de lien de causalité entre l’exposition aux écrans très jeune (entre deux et cinq ans) et une plus grande propension à la sédentarité et les complications qui vont avec, l’obésité en tête.

L’Avis de l’Académie des sciences de janvier 2013 sur L’enfant et les écrans allait ainsi dans ce sens. Il en ressort que les écrans et leurs contenus ne sont pas mauvais en soi, mais ils sont inadaptés au développement cognitif et émotionnel des jeunes enfants.

A l’adolescence les activités liées aux écrans peuvent tout autant être bénéfiques qu’avoir des effets négatifs suivant le contexte ou la durée d’utilisation. Cependant, l’exposition des jeunes enfants aux écrans passifs (télévision, vidéo tournant sur une tablette) est à bannir.

L’infime quantité d’informations utiles que l’enfant pourra tirer de ces supports ne fait pas le poids face à une interaction dans le monde réel, infiniment plus riche à tous les niveaux.

L’utilisation des écrans pour l’apprentissage n’est toutefois pas à condamner sans équivoque.

Les supports actifs, par exemple avec un logiciel éducatif, peuvent être bénéfiques pour appréhender certains problèmes dès lors que l’enfant est accompagné par un adulte dans la démarche.

Concernant les jeunes enfants, le temps d’écran doit être limité, accompagné, expliqué et commenté par l’entourage familial.

Selon la psychologue Sabine Duflo, certains moments de la journée doivent ainsi être sanctuarisés et les écrans tenus à l’écart. Il s’agit des « quatre pas » :

pas le matin,

pas pendant les repas,

pas dans la chambre de l’enfant,

pas avant le coucher.

Si l’exposition des enfants aux écrans n’est pas à proscrire en soi, elle demande un effort d’encadrement important de la part des parents. Les capacités d’apprentissage intactes de nos enfants sont à ce prix !

Si vous cherchez des activités à proposer à vos jeunes enfants, je vous invite à lire cet article qui propose 10 activités efficaces pour préparer votre enfant à l’écriture 🙂

Limiter les écrans, un vrai combat !

Pour vous parler de ma propre expérience de parent, je vous avoue que limiter les écrans est un vrai combat au quotidien.

Papa de deux enfants de 11 et bientôt 13 ans, nous avons instauré des règles que nous tentons de respecter au mieux.

Nous ne voulions pas que notre fils Victor ait un portable à l’entrée au collège (6ème primaire pour les belges). Fans de musique, nous avons donc décidé qu’il pourrait utiliser un ipod à la maison.

Naïvement, nous pensions qu’un Ipod servait surtout à écouter de la musique puisqu’on ne peut pas y installer de carte SIM. Nous avons vite réalisé qu’un Ipod récent permettait de faire à peu près tout ce qu’un smartphone fait à l’heure actuelle : envoyer des messages et appeler grâce à certaines applis que j’éviterai de nommer ici.

Il y a des années, j’utilisais le premier Ipod et il ne servait qu’à écouter des MP3

Bref, nous nous sommes bien faits avoir sur ce coup là. Pour revenir en arrière, mission impossible ! Nous avons donc conservé l’ipod pour Victor, usage à la maison uniquement.

Pour revenir à nos règles, les voici :

Certains trouveront ces règles trop rigides, d’autres trop laxistes. C’est le fonctionnement que nous avons choisi et il fonctionne assez bien chez nous.

Ma femme Clarisse serait plus stricte que moi pour les temps d’écran, mais je pense être plus réaliste (j’espère qu’elle ne lira pas cet article:=).

Les écrans étaient souvent un sujet de discorde avant que nous instaurions ces règles. Je suis sûr que de nombreux parents vivent la même chose 🙁

Les samedis et dimanches, 3 heures d’écran peuvent sembler énormes, mais je suis sûr que les enfants sans règles y passent facilement 5-6 heures par jour, voir bien plus pour certains. Ce n’est que quand on chronomètre réellement les temps d’écran que l’on prend conscience de l’effarante réalité !

teenager on a sofa using laptop and headphones
teenager on a sofa using laptop and headphones

L’avantage des temps d’écrans définis est le suivant. Si votre enfant joue au foot dehors pendant son temps d’écran, super ! Il ne le récupérera pas plus tard, le temps n’est pas reportable comme les minutes d’appel chez orange 🙂

Nous les adultes

Discuter des écrans avec nos enfants demande une remise en question de notre propre consommation d’écrans.

Nous essayons donc de ne pas regarder d’écran les lundis et jeudis, comme le font nos enfants. Cela permet de discuter, de lire, de jouer de la musique… Cela permet de retrouver des plaisirs parfois oubliés…

Et vous, comment faites-vous ? Avez-vous abandonné, écrans à volonté ? Etes-vous plus stricts que nous avec vos enfants ? Quelles solutions avez vous trouvées ?

Si cet article peut permettre d’échanger des solutions, nous serons plus forts pour guider au mieux nos enfants.

Benjamin Stevens

www.apili.fr

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