Savoir se repérer dans le temps est l’objet d’un long cheminement pour les jeunes enfants. Ils ont besoin de repères spatiaux et temporels pour grandir et se construire, mais leur assimilation est loin d’être aisée. La langue française ne leur simplifie pas la tâche non plus ! Lorsque l’on emploie le mot « temps », parle-t-on de celui qui passe ou de la météo ?

Cela représente un long processus d’acquisition dont nous, adultes, n’avons aucun souvenir. Sachez que tout commence dès la maternelle et se poursuit jusqu’à la fin de l’école élémentaire.

La notion de jours de la semaine est généralement acquise vers 5-6 ans, soit en GS. « Savoir les jours de la semaine » induit la maîtrise de plusieurs compétences : connaître les noms, mémoriser leur suite et avoir compris le phénomène cyclique. C’est la première étape vers le repérage dans un temps plus long.

Essayons de comprendre les raisons pour lesquelles débuter cet apprentissage est nécessaire dès le cycle 1. Examinons les indices qui vous informent que votre enfant est prêt à apprendre les jours de la semaine à l’école maternelle et enfin,voyons de plus près comment l’accompagner dans son apprentissage.

 

Pourquoi est-il important pour votre enfant d’apprendre les jours de la semaine avant l’entrée au CP ?

 

La notion de temps est intuitive chez les enfants depuis leur plus jeune âge. Elle leur permet de construire leurs premiers repères et de formuler leurs attentes et leurs souvenirs.

L’objectif de l’école maternelle va être de construire progressivement une temporalité commune et sociale, qui deviendra peu à peu indépendante du vécu de l’enfant à l’école élémentaire. 

Pour se structurer lui-même, et pour structurer ses apprentissages, l’enfant a besoin de se repérer dans le temps. Pour cela, la langue et les rituels sont essentiels.

Le bain de langage dans lequel vous plongez l’enfant au quotidien lui permet de se familiariser en douceur avec les marqueurs temporels : « Qu’as-tu fait à l’école aujourd’hui ? »,”Demain nous serons samedi et nous irons chez mamie », etc. Même s’ils ne signifient pas grand chose pour le jeune enfant, il va progressivement faire des liens entre les mots et les événements et accéder de cette façon à leur sens.

Quant aux habitudes et aux rituels du quotidien, ils structurent la notion de temps chez l’enfant et ce, de façon implicite : l’heure des repas, de l’école, du goûter, de l’histoire, etc.

Il n’est pas centré sur le temps qui s’écoule, mais bien sur la tâche qu’il réalise.

C’est donc la répétition des actions, menées de façon régulière, au même moment et dans le même ordre, qui permet à l’enfant d’anticiper ce qui va se passer pour lui.

 

Pour mieux comprendre le monde qui l’entoure

 

Un enfant qui n’a pas de notion du temps peut être angoissé. Il n’a pas les outils pour gérer le déroulement de sa journée, pour réagir sereinement face à l’attente et cela peut devenir une source de frustration pour lui.

Quel parent ne s’est jamais retrouvé désarmé face à la colère d’un enfant à qui on avait dit qu’on allait bientôt partir et à qui il restait 5 minutes pour jouer ? Mais ce temps qu’on appelle « minutes », que représente-t-il pour un jeune enfant ? Eh bien, pas grand chose. Il n’a non seulement qu’une conscience partielle du temps qui passe, mais en plus il est incapable de le mesurer. Il est centré sur l’action présente, sur son vécu du moment et peut difficilement concevoir ce qui va se passer ensuite.

Ainsi apprendre à gérer son temps va apporter à votre enfant des outils qui contribueront à une meilleure gestion de ses émotions et à moins d’anxiété grâce à une meilleure compréhension de l’enchaînement des actions.

Il développe en parallèle un vocabulaire spécifique qui lui permet de mieux comprendre le monde dans lequel il évolue et les informations que son entourage lui transmet.

Par ailleurs, prendre l’habitude de planifier avec lui ses activités dans le temps de la semaine, l’aider à se repérer pour savoir si c’est un jour d’école ou non par exemple, est rassurant pour un jeune enfant qui jusque-là était spontanément centré sur l’action.

 

Pour entrer dans un rythme social

 

Apprendre à maîtriser la notion de temps en maternelle passe par la construction de repères sociaux. L’enfant va peu à peu sortir du temps vécu par le biais d’outils de repérage collectif. 

La frise des anniversaires dans la classe, l’emploi du temps journalier, la frise de la semaine et le calendrier construit chaque jour, sont autant de supports communs et universels par lesquels les élèves de la classe apprennent à se repérer. Ainsi, ils se comprennent les uns les autres dans cette dimension temporelle commune. 

On y note les anniversaires bien entendu, mais aussi les activités particulières comme la piscine, les sorties, les spectacles, etc. Tous les événements qui rythment la vie d’un enfant et qui font sens pour lui.

C’est d’ailleurs ce que propose la méthode Apili Maths GS en mettant l’accent dans son fichier volume 2 sur le vécu de l’un de ses personnages avec lequel votre enfant s’identifiera facilement.

 

 

Ces outils permettent donc d’appréhender les moments à venir, de prévoir des choses et d’être capable de se remémorer. L’enfant sort petit à petit du temps présent, de son vécu et prend conscience peu à peu du passé et du futur. 

 

Pour être prêt à apprendre à se repérer dans le temps long

 

Connaître les jours de la semaine et se repérer dans le temps dès la sortie de la GS, permet aux élèves de mieux cerner les concepts de temps et de sa mesure dès l’entrée au CP.

Il est important que l’élève de maternelle apprenne de façon progressive à se repérer dans un temps court car dès le cycle 2, les enseignants travaillent à la structuration du temps en construisant une conscience du passé.

Le temps historique plus long est abordé dès le CE2 avec l’enseignement de l’Histoire.

 

A quel moment votre enfant est-il capable de mémoriser les jours de la semaine ? 

 

En tant que parents, nous sommes tous impatients que nos enfants acquièrent certaines compétences. Avoir conscience du temps qui passe en est une principale car elle facilite vraiment la gestion de la vie de famille. En sachant se repérer dans le temps, l’enfant acquiert une autonomie appréciable. Mais comment savoir quand notre enfant en sera-t-il capable ?

 

Quand il en exprimera le besoin 

 

Il arrive un moment où un certain type de questions ne cesse d’être rebattu à nos oreilles : celles qui commencent par « quand ? » : Quand est-ce que je vais à la piscine ? Quand est-ce que mamie vient nous voir ? Quand est-ce que je vais aller à l’anniversaire de mon copain ? ».

Notez que c’est un signe ! 

Votre enfant exprime le besoin d’avoir des repères dans le temps et c’est le moment de structurer la notion de semaine : le nom et la suite des jours, mais aussi les notions d’antériorité, de simultanéité et de postériorité avec « hier/aujourd’hui/demain ». 

Le calendrier est alors l’outil idéal pour l’aider à appréhender le concept.

 

Quand il sera prêt 

 

Apprendre les jours de la semaine à l’oral est au programme de l’école maternelle.

Cette compétence relève du domaine « explorer le monde/se repérer dans le temps et dans l’espace ». Ce qu’[on attend] des enfants en fin d’école maternelle est de « situer des événements vécus par rapport aux autres et en les repérant dans la journée, la semaine, le mois ou une saison ».

Pour arriver à la maîtrise de cette notion de temps, on la travaille dès la petite section. Chaque jour, lors de rituels, l’enfant se familiarise avec l’aide de l’adulte à dire la date. Il apprend en parallèle à se repérer dans le temps de la journée, qui est la première étape de l’apprentissage structuré du temps.

Il est également important qu’il construise le nombre pour se repérer dans le calendrier et donner le quantième du jour. 

Cliquez ici pour savoir comment l’enfant apprend le nombre.

Mais voilà, comme pour l’apprentissage de la marche, du vélo sans petites roues ou de la lecture, tous les enfants n’y parviennent pas en même temps ! 

Chacun se développe à son rythme et il est important de le garder à l’esprit !

L’essentiel est de verbaliser les repères temporels et d’utiliser les marqueurs adéquats pour favoriser la structuration dans le temps et de faire vivre des routines à votre enfant. Il s’imprégnera de ces connaissances et les fera siennes quand il sera en mesure de les intégrer.

Rappelez-vous qu’il n’est pas aisé pour un jeune enfant de maternelle d’apprendre les jours de la semaine. Cela sous-entend de connaître les noms, de les énoncer dans l’ordre et de comprendre et de maîtriser les notions de succession, d’antériorité et de simultanéité (hier/aujourd’hui/demain).

La maturité de votre enfant influencera beaucoup dans cet apprentissage. Tant qu’il ne mettra pas de sens derrière ces compétences, il ne parviendra pas à les mémoriser.

Notez qu’avant de se structurer dans le temps d’une semaine, il est important que votre enfant se repère dans le temps de la journée (matin/après-midi/soir) et qu’il ait saisi le cycle de l’alternance jour/nuit pour une compréhension optimale. 

Vous comprendrez bien qu’il est donc difficile de prédire l’âge auquel votre enfant passera le cap. Même si la majorité des élèves le passent en grande section, certains sont prêts avant alors que d’autres ne les assimilent qu’au moment du CP.

Ne soyez pas trop pressés, respectez son rythme ! 

 

Comment accompagner votre enfant pour qu’il retienne les jours de la semaine ?

 

Au CP, l’apprentissage se poursuivra à l’écrit. Il est donc idéal que votre enfant soit à l’aise oralement dans le repérage dans la semaine lorsqu’il quitte l’école maternelle. Voici quelques idées pour l’aider à acquérir ces savoir-faire.

 

Avec des rituels au quotidien

 

Vous l’aurez compris, une routine quotidienne est indispensable pour offrir un cadre d’apprentissage sécurisant au jeune enfant.

N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’enseignant afin de connaître les rituels mis en place dans la classe : y a-t-il une chanson ? Des couleurs sont-elles associées aux jours ? 

L’objectif est de proposer des habitudes et des supports en cohérence avec ceux utilisés à l’école. Ce principe de coéducation est un excellent moyen de favoriser la réussite de votre enfant.

Comme il le fait avec son enseignant, votre enfant peut chaque matin dire la date à la maison avec votre aide. Il existe aujourd’hui de nombreux supports vendus dans le commerce ou téléchargeables sur internet. Votre enfant sera ainsi fier de pouvoir partager la date du jour en arrivant en classe, ce qui représente une source de motivation pour lui.

Concernant l’apprentissage de la mesure du temps, il peut se faire au quotidien avec l’utilisation d’un chronomètre ou d’un timer pour les temps d’activité et d’un sablier lors du brossage de dents.

L’important étant la régularité dans l’usage des moyens utilisés pour une structuration temporelle efficace.

 

Par l’utilisation de supports 

 

Nous l’avons vu précédemment, vous pouvez optimiser l’apprentissage des jours de la semaine en ayant recours à des supports.

Vous en trouverez en grand nombre sur le web car certains enseignants et parents rivalisent d’originalité et ont la générosité de partager leurs idées.

En voici quelques-uns : 

• La roue des jours de la semaine

C’est l’outil qui permettra le mieux à votre enfant d’appréhender la notion de cyclicité dans les jours de la semaine. Il se rend ainsi compte qu’après le dimanche, tout recommence à l’identique. Chaque matin, il y déplace une épingle à linge afin de notifier le jour.

 

 

• Le train des jours de la semaine

Chaque wagon correspond à un jour de la semaine. Ce support peut être progressif dans son utilisation.

1. Tous les jours sont inscrits et comme précédemment, l’enfant balise le jour avec un curseur (une épingle à linge par exemple).
2. Les wagons sont vides et l’enfant va venir accrocher l’étiquette-jour correspondante. Cela se fait avec un modèle puis vous pourrez inciter votre enfant à s’en détacher dès qu’il connaîtra la suite orale des jours et qu’il sera en mesure d’établir des correspondances entre l’oral et l’écrit. Exemple : vendredi, ça commence par « vvvv » et c’est la lettre V qui chante « vvvv » ; il cherchera ainsi l’étiquette qui commence par la lettre v.

 

 

• Le calendrier

Son utilisation a un double bénéfice : apprendre à se repérer dans le temps de la semaine et, mais aussi du mois. Ce support sera à privilégier quand votre enfant connaîtra la suite des jours de la semaine. Vous pourrez y noter ensemble ses jours d’activités ou les événements particuliers dans sa vie : les anniversaires, les fêtes, les sorties, etc. C’est le principe de la frise de la semaine à construire avec votre enfant comme le propose la méthode Apili.

 

 

Le format de calendrier le plus couramment utilisé à l’école est celui-ci.

 

 

Vous trouverez également dans le commerce ceux qu’on appelle, les « calendriers en tissu ». Ce ne sont pas des calendriers à proprement parler, mais plutôt des supports pour faire la date.

Sur ces derniers, les étiquettes sont à scratch et permettent de construire la date avec le nom du jour, le quantième, le nom du mois et l’année. Certains offrent même la possibilité d’y inscrire la saison et la météo. Ils ont un aspect ludique que les enfants apprécient.

Sans oublier le fameux calendrier de l’avent qui permet même aux plus jeunes de prendre conscience du temps qui passe en ouvrant quotidiennement une case et en décomptant le nombre de jours restants. Cet outil de mesure du temps est un moyen efficace pour apprendre à l’enfant à gérer l’attente !

 

• La littérature de jeunesse

 

Les albums sont de très bons moyens pour aider à la construction de la temporalité et pour apprendre les jours de la semaine. En voici quelques-uns :

• La chenille qui fait des trous d’Eric Carle est un classique ! 
• Le loup qui voulait changer de couleur d’Orianne Lallemand est un album qui plaît aux plus grands, dès 4 ans. 
• Le roi, sa femme et le petit prince de Mario Ramos travaille la strucutration en s’amusant. 

La chanson du même nom dont s’est inspiré l’auteur, est une façon supplémentaire et ludique pour aider les jeunes enfants à retenir les jours de la semaine.

 

• Des comptines

 

Les enfants adorent les comptines qui sont un excellent support d’apprentissage dans tous les domaines disciplinaires en maternelle.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’intérêt des comptines dans les apprentissages, découvrez notre article.

Il en existe de nombreuses pour apprendre les jours de la semaine et en plus de contribuer à la mémorisation des jours de la semaine, elles participent à l’acquisition du langage !

 

 

• Des jeux

 

On le sait, la dimension ludique engage davantage les enfants dans les apprentissages. Il serait dommage de s’en priver. D’autant que la manipulation favorise la mémorisation.

Vous en trouverez des puzzles ou des jeux divers à télécharger sur internet. Des lotos, des jeux de plateaux, des étiquettes à remettre dans l’ordre pour reconstituer la semaine sous forme de train. De nombreux parents et enseignants partagent avec vous leurs créations.

Un autre moyen très efficace permet d’apprendre à se repérer dans le temps de la semaine : les images séquentielles qui sont des vignettes à remettre dans l’ordre. Elles sont un exercice complet car elles mobilisent plusieurs compétences : connaître la suite orale des jours, voire même repérer les noms écrits si les enfants sont prêts, travailler les notions d’antériorité, de simultanéité, de postériorité ainsi que mobiliser le langage.

 

 

• Des méthodes pédagogiques

 

Il existe des livres et des fichiers destinés aux enfants du cycle 1 qui permettent entre autres de travailler la structuration du temps.

C’est le cas d’Apili maths GS qui dans son volume 2 propose des activités progressives concernant le repérage dans le temps et consacre notamment une partie sur les jours de la semaine.

C’est un excellent moyen pour votre enfant de continuer à structurer son apprentissage en suivant des personnages qui l’accompagnent tout au long de la méthode.

 

 

Le chemin est tellement long pour apprendre les jours de la semaine et se repérer dans le temps qu’il est indispensable de commencer dès le plus jeune âge en mettant en place des rituels qui permettront aux jeunes enfants de structurer leur temporalité.

L’enfant qui évoluera dans un bain de langage à l’école et à la maison aura toutes les chances de se repérer dans le temps avant son entrée au CP.

Il pourra ainsi construire ses repères dans un temps plus long et accéder aux riches enseignements de l’Histoire dans de bonnes conditions.