Lire vite et bien : voilà ce que souhaitent tous les parents pour leur enfant au moment de leur entrée au CP.

Mais ils vont devoir s’armer de patience, car, pour arriver à ce résultat, de nombreux moments d’entraînement seront nécessaires. En effet, pour parvenir à une lecture fluide, de nombreux mécanismes vont devoir s’installer et s’automatiser peu à peu jusqu’à leur complète intégration. Jusqu’au moment où la lecture sera naturelle et que votre enfant ne butera plus les mots.

Alors, si c’est normal, pourquoi tant de familles s’inquiètent-elles pour leurs enfants et pourquoi lire lentement peut-il poser problème ?

Mais que veut dire “lire vite et bien” en réalité ? Quels sont les obstacles  ? Comment aider son enfant à améliorer sa vitesse de lecture ?

Que signifie “lire vite et bien” ?

 

On pourrait qualifier le « lire vite et bien » par une alliance de la vitesse, de la précision et de l’intonation qui permet d’accéder à une lecture fluide. C’est ce qu’on appelle la fluence.

 

La fluence en lecture

 

Selon les travaux des chercheurs anglo-saxons Wolf et katzir-Cohen, c’est “une lecture fluente [qui] est précise, assez rapide, réalisée sans effort et avec une prosodie adaptée qui permet de centrer son attention sur la compréhension.” 

En voici donc les trois dimensions :

• La précision : c’est reconnaître les mots de manière exacte, sans erreur.
• La vitesse : lire sans effort, avec aisance, au rythme d’une conversation.
• L’expression : respecter la prosodie, c’est-à-dire avoir une intonation adaptée (respecter la ponctuation et l’intonation pour donner du sens au texte.)

La fluence est donc au carrefour du décodage et de la compréhension.

 

Le lien entre vitesse de lecture et compréhension

 

Courant CP, les enfants acquièrent les correspondances entre les lettres et les sons. C’est le décodage.

Cependant, leur lecture n’est pas encore assez fluide et automatisée pour qu’ils aient accès au sens de ce qu’ils lisent et pour qu’ils soient capables de lire avec intonation.

Pourquoi ? Cela s’explique par le fait que l’attention est monopolisée par cette activité de décodage. Les enfants ont besoin de se concentrer pour associer les lettres et les sons. 

Un décodage insuffisamment automatisé nuit à la précision et à la vitesse de lecture et, par conséquent, à la compréhension des écrits.

Tant qu’un enfant n’accède pas à la reconnaissance directe des mots, la lecture sera lente ; sa mémoire de travail sera surchargée et son attention ne pourra pas se poser sur le sens de ce qu’il lit.

 

L’intérêt de lire vite et bien

 

Apprendre à lire vite et bien représente un objectif clé dans l’acquisition des compétences en lecture, mais il est essentiel de différencier la vitesse de lecture de la fluence. 

Comme nous l’avons vu précédemment, la fluence ne se limite pas à lire rapidement : elle sous-entend aussi une lecture précise, expressive et avec compréhension. 

Une bonne fluence permet non seulement de gagner en rapidité, mais aussi d’assurer que le lecteur saisit pleinement le sens du texte.

D’ailleurs, la compréhension est l’un des premiers bénéfices associés à une lecture fluide et efficace. Un lecteur qui lit vite et bien ne mobilise plus toutes ses capacités cognitives à décoder laborieusement chaque mot. Il est capable de les consacrer à comprendre et analyser le sens de ce qu’il lit.

Autre bénéfice non négligeable, un enfant dont la lecture est fluide et aisée prend confiance en lui : il se sent compétent et autonome. Sa motivation est renforcée par le fait qu’il peut désormais se concentrer sur le sens des histoires.

Notons que savoir lire vite et bien dès le cycle 2 ( P3 en Belgique), impacte la réussite scolaire. Une lecture fluide facilite l’apprentissage dans d’autres matières. La capacité à lire et comprendre des consignes ou n’importe quel écrit est essentielle pour accéder aux notions étudiées en classe. Les élèves qui lisent vite et bien sont mieux équipés pour réussir tout au long de leur scolarité.

C’est pourquoi maîtriser la lecture fluide dès les premières années de l’école élémentaire est une ressource puissante qui offre des avantages qui vont bien au-delà de l’acquisition de cette compétence : cela améliore la compréhension, favorise la confiance en soi, stimule le plaisir de lire et pose les bases d’une réussite scolaire durable.

 

Les obstacles à une lecture rapide et fluide

 

Les causes possibles

Certaines peuvent être liées à l’enfant lui-même : 

 

• des difficultés de décodage ;
• un manque d’entraînement ;
• des troubles tels que la dyslexie ou un déficit de l’attention.

 

Mais un enfant peut peiner à fluidifier sa lecture pour d’autres raisons, comme un manque de soutien et d’encouragement à la maison, des livres inadaptés à son niveau, voire l’absence totale de livres chez lui.

 

Comment repérer ces difficultés ?

 

Vous serez alertés pas de signes d’une lecture laborieuse : mots hachés, erreurs fréquentes, manque de fluidité. 

Toutefois, ne vous affolez pas. L’apprentissage fondamental de la lecture débute en GS et se poursuit jusqu’au CE1 voire CE2 (niveau qui fait partie du cycle 2). Il est donc encore courant qu’un enfant “bute” sur des mots en fin de CP, surtout ceux qui comportent des sons complexes, tels que le “ail”, ouil”, “tion” par exemple.

L’idéal est de pouvoir observer la progression des élèves par des évaluations régulières en fluence : chronométrage, précision et intonation.

 

👉Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de Les obstacles de la lecture : les connaître et les surmonter.

Conseils pratiques pour améliorer la vitesse de lecture

 

Des exercices simples pour renforcer la fluence

 

Ce sont qui sont pratiqués en classe et que les parents peuvent reprendre à la maison : 

• La lecture à voix haute avec chronomètre.

Fixez des objectifs réalistes, par exemple, lire une liste de syllabes, puis de mots , puis un paragraphe en une minute. Augmentez progressivement la difficulté. Cela motive les enfants et leur permet de suivre leurs progrès.

Vous trouverez de nombreuses ressources sur internet, telles que des listes ou des tableaux adaptés à différents niveaux de lecture.

 

 

• La relecture répétée d’un même texte.

C’est une bonne façon pour qu’un enfant prenne confiance en lui, pour qu’il se concentre peu à peu sur le sens de ce qu’il lit et qu’il parvienne à y mettre de l’intonation.

 

• Le choix de textes adaptés au niveau, progressifs et motivants.

Choisissez des livres ou des textes correspondant au niveau scolaire de votre enfant (CP, CE1, CE2). Un texte trop difficile risque de le décourager, tandis qu’un texte trop facile ne le fera pas progresser. Privilégiez des textes courts avec des mots simples qui contiennent un maximum de sons étudiés en classe pour commencer.  

C’est exactement la philosophie du livre Apili 24 textes humoristiques et progressifs. Ses supports sont graduels que ce soit en longueur et en difficulté. Les syllabes sont colorées pour les 19 premiers textes et des aides sont apportées sous les difficultés orthographiques. Un recueil idéal pour accélérer la lecture des enfants.

 

• Des jeux éducatifs de reconnaissance de mots pour travailler la rapidité et l’automatisation de la lecture tout en s’amusant.

 

 

Le rôle des parents dans la progression

 

En créant un environnement propice à la lecture, les familles ont un rôle très important dans la progression vers une lecture fluide. 

• En partageant des moments de lecture avec leur enfant, comme une lecture à deux voix (chacun lit une phrase sur 2 en alternant, ou un mot chacun son tour pour les enfants en difficulté) ;
• En adhérant à la bibliothèque municipale ;
• En créant des moments spécifiques où chacun prend un livre et lit côte à côte. 

Instaurer des activités et des jeux où il est nécessaire de lire comme l’atelier cuisine ou les devinettes, va aider l’enfant à donner du sens à ce que signifie “savoir lire”.

L’ensemble de ces actions développe le goût de lire et accroît la motivation à devenir autonome.

En valorisant les efforts plutôt que les résultats, l’enfant prend confiance et ose se confronter à l’écrit.

 

Des outils pour s’entraîner à la maison

 

Si vous souhaitez proposer des livres à votre enfant afin qu’il puisse s’entraîner sur d’autres supports que ceux utilisés en classe, il est indispensable que vous veilliez à ce qu’ils soient adaptés à son niveau de lecture.

Vous trouverez tout un tas de collections de petits romans qui correspondent aux différents niveaux selon une progression habituelle en CP ou en CE1.

Apili propose une méthode de lecture -Apprendre à lire grâce à l’humour- qui permet de mettre en pratique les découvertes de sons faites à l’école. Elle est désormais accompagnée d’un premier album intitulé La famille de Rémi, dans lequel les enfants auront le plaisir de retrouver le héros de la méthode dans de nouvelles aventures.

 

 

Vous trouverez également des cartes pour lesquelles il faut associer le texte à l’image. Il existe aujourd’hui un pack de 5 jeux aux niveaux progressifs. Une façon ludique de s’entraîner pour lire vite et bien.

 

L’introduction d’un chronomètre peut motiver un enfant. Mais il peut être une source d’angoisse pour un autre. Il faut essayer et ne surtout pas insister si tel était le cas.

Enfin, accordez régulièrement un temps à votre enfant pour le faire lire.  L’idéal étant de le faire lire (et écrire) un peu chaque jour.

Soyez également patient : résistez à l’envie de lire pour lui quand il bloque. Mieux vaut demander moins, mais le laisser faire.

N’hésitez pas à découvrir notre article Apprendre à lire à la maison : 7 astuces pour réussir.

 

En somme, lire vite et bien est un levier pour réussir à l’école. 

En effet, plus un enfant aura une lecture fluide et automatisée et plus il aura accès au sens de ce qu’il lit en se consacrant à la compréhension du message écrit, et ce, dans toutes les matières et contextes de sa vie quotidienne.

La fluence fait l’objet de temps d’apprentissage dédié à l’école mais un enfant doit s’entraîner régulièrement pour progresser. 

C’est pourquoi il est indispensable que les parents accompagnent leur enfant sans cette acquisition. 

Régularité, bienveillance et encouragements sont les ingrédients pour mener les enfants vers une lecture fluide, précise et expressive, source de beaucoup de plaisirs à venir.