Une chose n’a malheureusement pas changé depuis des années : maîtriser les tables de multiplication reste un cauchemar pour la plupart des élèves d’école primaire ! Et les parents ne sont pas en reste. Nous sommes tous à la recherche de la technique efficace qui permettra à nos enfants d’apprendre les tables de multiplication et de les mémoriser une bonne fois pour toutes. En attendant, cette étape suscite de nombreuses interrogations : mémoriser ses tables suffit-il à comprendre le concept de multiplication ? Mon enfant doit-il les savoir par cœur en ânonnant pendant des heures « comme à notre époque » ? Existe-t-il des méthodes facilitatrices et plus ludiques ? Voici les réponses aux questions que vous vous posez.
Mon enfant comprend-il ce que représente la multiplication ?
S’assurer que son enfant a bien assimilé le concept de multiplication, c’est-à-dire son sens, est primordial. C’est même un préalable nécessaire à l’apprentissage des tables. Posons-nous cette question : qu’est-ce que je demande au cerveau de mon enfant lorsque je lui dis « combien font 3 x 8 ? » et voyons un peu ce qu’elle implique pour lui.
1/ Je lui demande en fait de se représenter mentalement 3 bols contenant 8 bonbons chacun (ce qui n’est pas la même chose que 8 bols contenant 3 bonbons, alors que le résultat est le même !). Sans la possibilité de manipuler comme dans les petites classes, ça se complique !
2/ Cela exige également qu’il perçoive que le nombre 3 est relatif au contenant (le bol), tandis que le 8 en réfère au contenu (les bonbons).
3/ Il doit en outre comprendre que la multiplication (3×8) correspond à une addition réitérée (8 +8 +8).
4/ Pour couronner le tout, il doit être capable de différencier l’addition et la multiplication, alors que ces 2 signes sont bigrement proches visuellement !
Vous l’aurez compris, l’exercice est loin d’être simple puisqu’il sollicite chez l’enfant à la fois des compétences d’abstraction, d’arithmétique et de représentation mentale.
Pour que votre enfant soit en mesure d’apprendre ses tables, il lui faut donc une bonne compréhension du concept pour que l’opération ait du sens pour lui.
Attention toutefois à ne pas brûler les étapes !
Avant toute chose, assurez-vous que votre enfant maîtrise bien les principes mathématiques de base (comptage, addition et soustraction) avant d’aborder avec lui le concept de multiplication.
Dans sa préface, le livre Apili sur les tables de multiplication présente un petit test à réaliser avec votre enfant afin de s’assurer que le sens de la multiplication est bien acquis.
Dans le cas contraire, Benjamin Stevens vous propose une procédure d’explication du sens de la multiplication dans son ouvrage.
Comment aider mon enfant à apprendre les tables de multiplication pour les mémoriser durablement ?
La 1re étape est faite : vous vous êtes assuré.e que votre enfant a bien compris le sens de la multiplication. Vous voilà prêt.e à affronter la 2e : celle, et non pas des moindres, de l’apprentissage des tables !
De nombreux trucs et astuces existent sur internet, mais soyons francs : ils seront insuffisants pour créer un automatisme.
Comment faire alors ? Dois-je faire répéter tous les soirs les tables de multiplication à mon enfant jusqu’à ce qu’épuisement s’en suive ?
Nous ne laisserons pas planer le suspense : la répétition — aussi fréquente soit-elle — ne suffira pas pour apprendre les tables de multiplication et les mémoriser à long terme. La répétition mécanique, comme on l’a connue dans notre tendre enfance, ne fait appel qu’à la mémoire de travail, c’est-à-dire la mémoire à court terme.
En revanche, nous avons une excellente nouvelle pour vous !
Voici ce qui favorise l’apprentissage de ces « maudites » tables de multiplication : la mise en images et la narration d’une histoire. En stimulant la mémoire perceptive et sémantique de l’enfant, elles en facilitent la mémorisation.
Cette avancée majeure, nous la devons aux neurosciences. Découvrez les six règles pour une mémorisation efficace.
1. Faire des liens
Cela peut paraître évident, mais pour faciliter la mémorisation, il est important de faire des liens entre les informations. Faire des liens, c’est organiser et classer pour faciliter le rappel.
Voici plusieurs possibilités :
- faire des liens entre tous les éléments d’une même notion (par exemple en utilisant un schéma) ;
- avoir recours aux associations d’idées ;
- inventer des exemples ou une analogie (ressemblance entre deux objets de pensée).
Dans le livre Apili sur les tables de multiplication, une illustration spécifique représente chaque opération, créant un lien fort entre elles deux (c’est ce qu’on appelle une image mentale visuelle).
Pour exemple, 2 x 4 = 8 : 2 wagons de 4 enfants filent sur le grand 8 ! Ou bien encore, 3 x 6 = 18 => 3 groupes de 6 maisons sont en feu, il faut appeler le 18 !
2. Mémoriser activement
Voici ce que représente cette action mentale :
- Je me pose une question
- Je réfléchis à la réponse
- Je découvre la réponse
- Je la compare à ma réflexion initiale
Pour chacune des multiplications, la méthode Apili propose à l’enfant un parcours d’apprentissage dans lequel il pourra réfléchir, se questionner et mettre du sens. C’est essentiel. Il passera ainsi par plusieurs étapes telles que l’observation attentive de l’illustration puis la compréhension de la situation représentée.
3. Comprendre pour retenir
Il est évident que votre enfant mémorisera plus facilement une phrase avec des mots connus car il la comprendra, plutôt qu’une autre dans laquelle plusieurs de ses mots lui seront inconnus. Si vous reconnaissez les mots et les liens logiques qui existent entre eux alors le processus de mémorisation est déjà en cours.
Voilà pourquoi la méthode Apili propose d’abord la compréhension de l’illustration, puis la lecture de la multiplication associée et de son résultat dans un second temps.
4. Mobiliser l’attention
Être attentif signifie réaliser un geste mental, à savoir une action « dans sa tête ». Si on ne fait qu’écouter, on n’agit pas, ce qui veut dire qu’on n’est pas attentif.
L’humour des situations omniprésent dans la méthode Apili, permettra de susciter de l’intérêt chez votre enfant pour une activité souvent jugée rébarbative. Ce qui va mobiliser ses capacités attentionnelles.
C’est d’ailleurs ce que nous expliquons dans notre article sur l’humour et les apprentissages.
Certaines illustrations permettent également de mimer la situation, pour le plus grand bonheur des enfants présentant une certaine agitation psychomotrice ! L’occasion rêvée pour eux de se créer une image mentale kinesthésique (corporelle).
5. Procéder à un feedback proche
Le feedback représente un retour d’informations de l’adulte sur le travail de l’enfant : des félicitations, des encouragements, des corrections ou des alertes.
Apili, depuis ses débuts, insiste sur l’importance de toujours encourager, de souligner les progrès de l’enfant et de toujours rester positif !
C’est ce que nous vous présentons dans notre article sur les attitudes à adopter face à un enfant en difficulté.
6. Consolider à un rythme expansé
Plus les reprises sont nombreuses, plus la rétention en mémoire est durable. Apprendre les tables de multiplication demande donc un entraînement régulier. Mieux vaut s’entraîner un peu tous les jours plutôt qu’une seule heure par semaine.
Une fois toutes les tables acquises, l’idéal est d’espacer petit à petit les reprises : chaque jour, puis tous les 2 jours puis 2 fois par semaine, etc.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les neurosciences, découvrez notre article sur Stanislas Dehaene, l’inspiration derrière la méthode Apili.
Les temps ont changé ! Il est désormais possible d’apprendre les tables de multiplication et de les retenir durablement tout en s’amusant. C’est ce que propose la méthode Apili avec son livre Tables de multiplication.
Toutefois, si vous notez que votre enfant rencontre des difficultés dans la compréhension du concept même de la multiplication, et ce malgré le recours à la manipulation, n’hésitez pas à contacter un orthophoniste/logopède, afin de réaliser un bilan logico-mathématique.
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