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Confusion entre le b et le d : explications et astuces pour la surmonter

29 avril 2025

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La confusion b et d est un phénomène fréquent chez les enfants qui apprennent à lire. Cela peut sembler inquiétant pour les parents, mais cette inversion est en réalité bien connue des spécialistes. 

Voyons quelles sont les causes de ce phénomène, quand s’en inquiéter, et surtout comment aider votre enfant à dépasser cette difficulté, le tout avec humour, astuces et bienveillance.

Pourquoi mon enfant confond-t-il le b et le d ?

L’invariance en miroir : une capacité naturelle du cerveau

 

La confusion b et d s’explique en grande partie par un mécanisme naturel : l’invariance en miroir.


C’est la capacité incroyable qu’a notre cerveau de reconnaître un objet quelle que soit son orientation. Le neuroscientifique Stanislas Dehaene explique qu’autrefois, dans un contexte de survie, il était très avantageux de reconnaître un visage, un arbre, un tigre sous n’importe quel angle.

Autrement dit, une voiture reste une voiture qu’elle soit tournée vers la gauche ou la droite. Idem pour une chaise ou une paire de chaussures. Cette aptitude, appelée invariance en miroir, est très utile… sauf pour la lecture !

Si vous souhaitez en savoir davantage, découvrez notre article dédié à l’écriture en miroir.

 

Pour lire, il est  nécessaire de désapprendre cette capacité

 

Nous venons de le voir, dans l’apprentissage de la lecture, cette compétence innée devient un obstacle. En effet, une lettre inversée n’est plus la même : b n’est pas d tout comme p n’est pas q.

Les enfants doivent se défaire de cette invariance et réapprendre à voir les formes dans un seul sens, ce qui demande du temps, de la pratique, et parfois un peu d’aide.

 

Est-ce normal de confondre le b et le d en CP ?

 

Ces confusions font partie d’un développement ordinaire. 

Durant le CP, il est en effet tout à fait courant que les enfants confondent le b et le d car ils sont en pleine découverte du langage écrit.


Mais rassurez-vous, avec de l’entraînement, ces confusions ont tendance à disparaître naturellement vers la fin de l’année.

 

Pourquoi ces confusions sont-elles fréquentes ?


Parce que pour lire, il faut être capable de mobiliser plusieurs types de mémoire :

  • visuelle : la forme de la lettre ;
  • auditive : le son associé ;
  • motrice : le geste d’écriture.

La maîtrise de ces trois systèmes peut prendre un peu de temps chez certains enfants.

Et c’est pourquoi plus ils lisent, écrivent, et entendent les lettres dans différents contextes, plus ces connexions deviennent solides.

L’importance de l’entraînement visuel, auditif et moteur

 

Pour que ces compétences deviennent plus solides et automatisées, un entraînement régulier, diversifié et structuré est essentiel :

  • Sur le plan visuel, des exercices de reconnaissance et de distinction des lettres b et d ou des manipulations de lettres en relief permettent de renforcer l’identification des formes.
  • Sur le plan auditif, des exercices de conscience phonologique et de répétition de sons permettent de consolider l’association entre les graphèmes et les phonèmes.
  • Sur le plan moteur, l’écriture manuscrite, les tracés guidés ou les activités de motricité fine favorisent l’ancrage du geste et la différenciation des lettres.

C’est en combinant les entraînements sur ces trois dimensions que l’enfant développe progressivement une lecture plus fluide et une écriture plus précise, réduisant ainsi les confusions initiales.

 

Quand faut-il s’inquiéter ?

 

Nous l’avons vu, les confusions de lettres comme b et d peuvent persister durant les premières phases de l’apprentissage de la lecture. 

Cependant, certains signes peuvent inviter à une vigilance particulière, surtout si ces inversions de lettres durent ou s’accompagnent d’autres difficultés.

 

Des repères temporels à garder en tête

 

En règle générale, si les confusions entre certaines lettres (notamment les lettres symétriques comme b/d, p/q) persistent au-delà de deux à trois années d’apprentissage de la lecture, il peut être utile d’en parler à un professionnel. 

Ce délai de 2-3 ans permet de distinguer les confusions typiques du développement des signes plus durables, potentiellement liés à un trouble spécifique.

 

Autres points d’attention à connaître

 

Certaines difficultés associées peuvent également attirer l’attention :

  • Confusions fréquentes entre plusieurs lettres ou sons similaires. Par exemple, l’enfant peut inverser p/q, m/n, ou confondre les sons [f] et [v], [t] et [d], en lecture comme en écriture. Si ces erreurs perdurent malgré un entraînement régulier, elles méritent une attention particulière.
  • Lecture particulièrement lente ou hachée, avec peu de progrès dans le temps.
  • Évitement des activités de lecture ou d’écriture, perte de confiance en soi.
  • Fatigue importante lors des tâches de lecture.
  • Difficultés importantes en orthographe, malgré un accompagnement adapté . Par exemple, quand l’enfant fait de nombreuses erreurs, même sur des mots fréquemment rencontrés ou déjà étudiés, même après plusieurs séances de révisions ou d’exercices ciblés.

Il ne s’agit pas de tirer des conclusions hâtives, mais de rester attentif à l’évolution globale des compétences en lecture et en écriture.

 

Et si c’était plus qu’une difficulté passagère ?

 

Dans certains cas, ces signes peuvent évoquer la possibilité d’un trouble spécifique du langage écrit, comme la dyslexie. 

👉 Vous voulez comprendre la dyslexie ? Découvrez notre guide complet.

Ce type de trouble affecte la manière dont le cerveau traite les informations écrites, indépendamment de l’intelligence ou de la motivation de l’enfant. 

Mais il est important de rappeler que seul un professionnel, comme un orthophoniste, est habilité à poser un diagnostic après avoir réalisé un bilan orthophonique.

 

La consultation si les difficultés persistent

 

Si vous décidez de prendre rendez-vous chez un professionnel, l’objectif n’est pas de s’alarmer, mais de rester vigilant.

Une consultation auprès d’un orthophoniste permet d’évaluer les compétences de l’enfant de manière spécifique et adaptée. 

S’il y avait un besoin identifié, un accompagnement personnalisé pourra être mis en place pour l’aider à progresser sereinement.

Sachez que plus l’intervention est précoce, plus elle est efficace. 

Et mieux vaut consulter par précaution que laisser s’installer des difficultés qui pourraient impacter la confiance en soi et le parcours scolaire de votre enfant.

 

5 astuces concrètes pour aider son enfant dans la confusion b et d

 

Voici cinq stratégies simples, efficaces et facilement utilisables à la maison pour aider votre enfant à surmonter cette confusion.

 

Étudier une seule lettre à la fois

 

Il est essentiel de ne pas introduire les lettres b et d simultanément, car leur ressemblance visuelle peut être difficile à assimiler en même temps.

Commencez par travailler une seule lettre, par exemple le b, en l’associant à son son, en observant sa forme, en la traçant et en la renforçant à travers divers activités (lecture, écriture, jeu, manipulation). 

Ce n’est que lorsque cette lettre est bien intégrée que l’on introduira la seconde, d, de la même façon.

Présenter les deux lettres ensemble dès le départ risque de créer de la confusion. Mieux vaut avancer progressivement pour consolider les acquis.

Renforcer la conscience phonologique

 

La confusion visuelle est souvent moins problématique quand l’enfant a une bonne conscience des sons associés à chaque lettre.

  • Travaillez le son [b] et le son [d] séparément avec des listes de mots
  • Jouez aux devinettes sonores. Par exemple : « Je pense à un animal qui commence par le son [d]”.
  • Les mots qui commencent par : faites ensemble  une liste de mots commençant par le son [b] (ballon, banane, bouton, etc.) et une liste de mots commençant par le son [d]  (dent, douche, dinosaure…). Illustrez ces listes avec des dessins ou des images découpées.
  • Lisez-lui puis faites-le répéter des comptines mettant en valeur ces sons.

 

L’articulation des sons : ressentir la différence entre b et d

 

Pour aider votre enfant à distinguer le b du d, il est très utile de passer par la conscience articulatoire, c’est-à-dire de lui faire ressentir ce qui se passe dans sa bouche lorsqu’il produit chaque son.

Prenez le temps d’observer avec lui :

  • La position de la langue :
    Pour le son [d], la langue touche l’arrière des dents du haut.
    Pour le son [b], la langue ne bouge pas : ce sont les lèvres qui se ferment puis s’ouvrent.
  • Les lèvres :
    Le [b] est un son labial : les lèvres se ferment avant de laisser passer l’air.
    Le [d] est un son lingual : la langue joue le rôle principal.
  • L’ouverture de la bouche et la vibration :
    Amusez-vous à sentir les différences en plaçant une main sur la gorge pour percevoir les vibrations, ou devant la bouche pour sentir l’air expulsé.

👉 La méthode de lecture Apili propose d’ailleurs un support visuel très efficace : pour chaque son, un dessin montre la position de la bouche au moment de l’articulation. 

 

Affiche de la méthode apili qui présente le son d et qui montre le dessin d'une bouche qui articule le son d.

Extrait de la Méthode Apili

 

Ces repères visuels permettent à l’enfant de mieux associer le son, la lettre et le mouvement de sa bouche.

💡Astuce ludique : Utilisez un miroir. Placez-vous côte à côte face à un miroir. Prononcez chacun votre tour des sons [b] et [d], et observez ensemble comment votre bouche et votre langue bougent différemment. Cela transforme l’apprentissage en jeu tout en renforçant la conscience des sons.

Plus l’enfant ressent, voit et écoute les différences, plus il sera à l’aise pour distinguer ces deux lettres à l’écrit comme à l’oral.

 

 Jeux de tri et de discrimination visuelle et auditive

 

Une fois que l’apprentissage des deux lettres a été mené de façon isolée, il peut-être intéressant de les retravailler mais de façon simultanée cette fois-ci. 

Des jeux simples permettent de travailler la reconnaissance visuelle des lettres b et d :

  • Tri de lettres : écrire des b et des d sur des cartes ou des bouchons, les mélanger et demander à l’enfant de les classer.

 

Des lettres sont écrites sur des bouchons en plastique pour aider les enfants à différencier à travailler la confusion entre le b et le d

Extrait du site Parents Mômes

 

  • Jeux de mémoire visuelle : comme le memory ou les paires à retrouver.
  • Chasse aux lettres : dans une page de magazine, un livre ou dans la pièce, chercher et entourer les b ou les d selon un code couleur (voire même les découper et les regrouper dans deux pots différents).

La chasse aux lettres peut avoir lieu aux moments d’apprentissage séparés :  ne chercher que des b puis plus tard que des d.

Ces jeux aident à affiner la perception visuelle tout en diminuant la pression liée à l’apprentissage.

 

Écriture, mouvement et mémoire : le geste au service des lettres

 

Passer par le corps est souvent très bénéfique, en particulier pour les enfants qui ont besoin de mouvement pour apprendre.

  • Écrire les lettres en grand format (sur un tableau, au sol, ou avec le doigt dans l’air) permet de renforcer la mémoire motrice.
  • Tracer les lettres dans des supports comme le sable, la farine, ou avec de la pâte à modeler active d’autres canaux d’apprentissage (toucher, geste, vue).

Plus le geste est ample et répété, plus la lettre s’ancre dans la mémoire corporelle de l’enfant.

  • Travailler l’écriture cursive du b et du d aide les enfants à les différencier efficacement.

Travailler l’écriture cursive permet également d’ancrer durablement la forme des lettres dans la mémoire motrice. 

Ce n’est pas uniquement les yeux qui reconnaissent la lettre, mais aussi la main et le geste qui « savent » comment elle se construit. 

Cet ancrage corporel est particulièrement précieux pour les enfants qui présentent des difficultés d’attention ou de mémorisation : le corps devient un allié de l’esprit.

 

Répéter dans des contextes variés et valorisants

 

L’apprentissage ne se fait pas en un jour. 

Il est important de revenir régulièrement sur la distinction entre b et d dans différents contextes : lecture d’un mot, copie d’un mot connu, jeu, conversation.

Chaque réussite, même petite, doit être valorisée. L’enfant progresse lorsqu’il se sent encouragé, compris, et soutenu dans ses efforts.

 

 

 

La confusion entre les lettres b et d est une étape tout à fait normale dans le développement des compétences en lecture et en écriture. 

Elle concerne de nombreux enfants en début d’apprentissage, et disparaît généralement avec le temps, l’entraînement et des activités adaptées.

Vous pouvez suivre ces pistes pour aider votre enfant : travaillez une lettre à la fois, proposez des jeux, mobilisez la motricité globale, ou variez les supports d’apprentissage. 

Ces approches permettent de renforcer les différentes mémoires sollicitées et d’ancrer progressivement les bonnes représentations.

N’oubliez pas que votre accompagnement et votre regard bienveillant sont des soutiens essentiels dans les progrès de votre enfant. 

Et si le doute persiste, n’hésitez pas à consulter un professionnel. 

Gardez en tête que si ces confusions persistent au-delà de deux ans d’apprentissage, ou si elles s’accompagnent d’autres difficultés durables, une évaluation par un orthophoniste peut être envisagée. 

Il saura vous guider, vous rassurer, et proposer un accompagnement adapté si besoin.

 

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