D’après l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), 5 à 7 % des enfants d’âge scolaire sont confrontés à des troubles spécifiques des apprentissages. Ces difficultés sont souvent synonymes d’échec scolaire, cependant les fonctions déficientes des troubles dys peuvent être compensées avec une prise en charge adaptée. Parmi ces troubles spécifiques de l’apprentissage, la dysphasie, appelée désormais TDL (trouble développemental du langage), est un trouble spécifique du langage oral. Comment se manifeste-t-elle, quels sont ses symptômes et son traitement ? Nous abordons toutes ces questions dans cet article.
Qu’est-ce qu’un trouble dys ?
Je suis certain que la plupart d’entre vous ont déjà entendu le terme « dysphasie », mais on se demande souvent ce que cela signifie vraiment.
Entre les dyslexies, les dysorthographies, les dysgraphies, les dyspraxies, on a du mal à s’y retrouver.
Le point commun entre tous ces termes est le préfixe : « dys » qui signifie « dysfonctionnement » ou difficulté. On parle généralement de trouble.
Dyslexie : trouble de la lecture.
Dysgraphie : trouble du graphisme (écriture).
Dysorthographie : trouble de l’orthographe.
Dyspraxie : trouble de la coordination motrice (praxis en grec signifie action).
Et la dysphasie alors ?
En grec, phasis signifie la parole/le langage. Vous avez certainement déjà entendu parler d’adultes aphasiques ?
Généralement, un adulte devient aphasique après un AVC (accident vasculaire cérébral) ou un traumatisme crânien. Le préfixe « a » signifie « absence » ou « perte ». C’est donc la perte ou l’altération du langage. Ce trouble est acquis et non inné.
La dysphasie est un « dys » fonctionnement ou un trouble de la « phasis » la parole ou du langage. On l’appelle également trouble spécifique du langage oral.
Ce trouble peut toucher l’expression et/ou la compréhension.
Je rappelle qu’on parle désormais de trouble développemental du langage.
D’où vient la dysphasie, ça s’attrape?
Non ! La dysphasie est un trouble inné. On ne développe pas une dysphasie avec le temps. Il en est de même pour les autres troubles « dys ».
La dysphasie est un trouble présent à la naissance et qui perdure à l’âge adulte.
Il ne faut pas le confondre avec le retard de langage oral simple qui est transitoire.
Comme tous les troubles, il est d’intensité variable en fonction des personnes.
J’ajouterai que ce trouble n’a aucun lien avec le niveau d’intelligence !
Puisque Lulu ne peut pas attraper la dysphasie,
il se contentera de son ami Victor…
Quelle est l’origine de la dysphasie ?
L’origine de ce trouble serait neurologique, cela signifie que le cerveau des personnes dysphasiques fonctionne différemment pour l’apprentissage du langage.
Nous savons cependant qu’il existe des facteurs de risque comme le fait qu’un des parents soit dyslexique ou dysphasique lui-même. Il y a généralement un historique de trouble du langage dans la famille.
En France, 1 million de personnes seraient dysphasiques et 2/3 des enfants dysphasiques sont des garçons.
Les enfants dysphasiques peuvent être inintelligibles (on les comprend difficilement) jusqu’à l’âge de 7/8 ans. Ces difficultés de langage ont des répercussions importantes sur le plan scolaire.
Existe-t-il plusieurs types de dysphasie ?
Ce serait trop compliqué de détailler les différents types de dysphasies, mais je vais tout de même vous les décrire brièvement. Accrochez-vous, les termes peuvent vous paraître complexes.
La dysphasie (TDL) réceptive (2 types)
La surdité verbale
La compréhension du lexique (des mots) est touchée. Ces enfants peuvent parler correctement, mais ils comprennent mal le sens des mots et donc des phrases.
Le trouble de discrimination de la phonologie
Difficultés à percevoir la différence entre deux bruits du quotidien (téléphone/sonnerie du four) ou entre des mots proches : bain/pain. Ces difficultés altèrent la compréhension et se retrouvent généralement à l’écrit.
La dysphasie (TDL) phonologique
Elle entraîne des difficultés d’analyse et de manipulation des sons de la langue, des confusions à l’oral.
Un des symptômes les plus courants est l’assourdissement : « foiture » au lieu de « voiture », « chambe » à la place de « jambe », « pain » à la place de « bain ». On retrouve d’ailleurs ces assourdissements chez les enfants malentendants ou souffrant d’otites à répétition.
La dysphasie (TDL) phonologique-syntaxique
Cette dysphasie est la plus courante. Les enfants présentent des difficultés phonologiques ainsi que des difficultés de syntaxe (ordre des mots dans les phrases).
Les enfants qui en souffrent font de nombreuses confusions de sons à l’oral et certains des mots qu’ils prononcent sont inintelligibles.
Inversions : « barque » devient « praque ».
Erreurs syntaxiques : « moi roule camion » ; « j’ai allé à la piscine » ; « j’ai tombé sur vélo ».
Ces difficultés se retrouvent également chez les enfants qui présentent un simple retard de langage, mais pour les enfants dysphasiques, ces difficultés persistent dans le temps.
Les difficultés syntaxiques peuvent altérer l’ordre des mots dans les phrases, entraîner des confusions entre les auxiliaires « être » et « avoir », des confusions entre le masculin et le féminin…
La dysphasie (TDL) lexicale-syntaxique
Ça devient compliqué !
Ici, il n’y a pas de trouble phonologique, l’enfant prononce bien les mots et ne présente pas de difficulté de discrimination des sons.
Par contre, on retrouve :
- des difficultés de lexique : faible niveau de vocabulaire, un manque du mot (il cherche ses mots) ;
- des difficultés d’expression ou de syntaxe : comme expliqué plus haut, l’ordre des mots dans la phrase peut être erroné, ainsi que le choix de l’auxiliaire.
Ce sont des enfants qui parlent peu. Pour le décrire, on utilise encore un terme compliqué : « l’hypospontanéité verbale ». On la retrouve très souvent chez les enfants dysphasiques.
La dysphasie (TDL) sémantique-pragmatique
La dernière de cet article ! Ouf !
J’en ai sûrement perdu quelques-uns en route, mais il est difficile de parler de ce trouble complexe, aux formes diverses, sans entrer dans les détails.
Cette dernière forme est difficile à repérer, car on ne la remarque pas au premier abord. L’enfant semble bien parler. Par contre, son discours est plaqué, il parle un peu comme s’il récitait un texte.
De plus, il comprend difficilement les blagues, les histoires, les phrases abstraites, tout ce qui est implicite.
Ces enfants ont souvent du mal à exprimer leurs émotions.
Quels sont les symptômes de la dysphasie ?
Les premiers signes devraient être visibles dès l’âge de 2-3 ans :
– votre enfant semble ne pas comprendre ce que vous lui dites ;
– vous ne le comprenez pas quand il vous parle ;
– ses phrases restent très simples « moi bois » ;
– votre enfant parle très peu et préfère utiliser des gestes ;
– votre enfant se contente de répéter ce que vous lui dites ;
– à l’école, il ne comprend pas les consignes ;
– votre enfant connaît peu de mots ;
– vous notez un décalage important avec les autres enfants de son âge.
Quel spécialiste consulter ?
Au moindre doute, je vous invite à aller voir un·e orthophoniste/logopède : le professionnel le plus à même à poser un diagnostic de dysphasie.
Les neuropédiatres peuvent également poser ce diagnostic sur base du bilan orthophonique/logopédique et d’un éventuel examen psychométrique (évaluation des capacités cognitives effectuée par un psychologue ou neuropsychologue).
Comme pour tous les retards de langage, je vous encourage également à vérifier l’audition de votre enfant auprès d’un médecin ORL. En effet, comme pour tous les retards de langage, l’audition est la première chose à vérifier. Il s’agit d’ailleurs de la première recommandation donnée dans le guide complet pour aider mon enfant à bien parler.
Quelle prise en charge pour la dysphasie ?
L’accompagnement orthophonique/logopédique
La mise en place d’une prise en charge orthophonique/logopédique précoce est primordiale. Cette prise en charge permettra de minimiser les conséquences sur la vie future de l’enfant.
Chaque enfant dysphasique a ses particularités, l’orthophoniste/logopède met donc en place un plan thérapeutique personnalisé et le suivi dure généralement plusieurs années.
En parallèle de la prise en charge de l’enfant dysphasique, l’orthophoniste/logopède donne de nombreux conseils aux parents pour aider au mieux leur enfant. Il·elle préconise également des aménagements scolaires à mettre en place.
La collaboration entre les parents, l’orthophoniste/logopède et l’enseignant·e est primordiale.
La constitution d’un dossier MDPH en France
Pour ces enfants, il est important que ce trouble, réel handicap, soit reconnu par la MDPH (maison départementale des personnes handicapées).
Grâce à cette reconnaissance, l’enfant peut bénéficier de l’aide d’un·e AVS (auxiliaire de vie scolaire), d’aménagements spécifiques, bénéficier d’outils informatiques en classe…
Quel est l’impact sur les apprentissages ?
Les enfants qui présentent une dysphasie phonologique ou phonologique-syntaxique sont souvent dyslexiques/dysorthographiques.
Un enfant qui parle difficilement aura forcément du mal à écrire correctement des mots qu’il prononce mal.
On retrouve souvent le fameux trouble phonologique (conscience et analyse des sons de la langue), très courant chez les enfants dyslexiques.
Les troubles associés à la dysphasie (TDL) :
– faible mémoire auditive (en lien avec le trouble phonologique) ;
– trouble de repérage dans le temps et dans l’espace ;
– troubles praxiques (mouvements) ;
– troubles visuo-constructifs (analyse des formes complexes, des objets les uns par rapport aux autres…) ;
– troubles du comportement (agitation, attention, fatigabilité, repli…).
On peut également retrouver des difficultés en mathématiques, notamment en résolution de problèmes et en logique.
L’apprentissage des langues étrangères sera également plus difficile. En effet, un enfant qui présente un trouble phonologique (difficultés d’analyse des sons) aura d’autant plus de mal à discriminer des sons qu’il n’a pas l’habitude d’entendre.
Quel est l’impact de la dysphasie sur la psychologie ?
Un enfant dysphasique souffre face à ses difficultés. Il peut se sentir dévalorisé, frustré, rejeté par les autres enfants. Il se peut qu’il ne veuille plus parler.
Il est indispensable de l’entourer, de le rassurer, de l’encourager. Si besoin, un suivi psychologique peut être mis en place. Vous trouverez également des conseils sur l’attitude à adopter face à un enfant en difficulté dans cet article.
Que faire pour aider un enfant dysphasique ?
Les moyens d’aide à mettre en place sont très nombreux et diffèrent grandement en fonction des enfants, du type et de l’intensité de leur trouble.
Je pourrais lister des centaines de moyens d’aide à mettre en place, mais ce ne serait pas utile. Je citerai simplement quelques grandes lignes :
– privilégier les supports visuels : en effet, afin de contourner les difficultés de langage, il peut être efficace de s’appuyer sur la mémoire visuelle de l’enfant ;
– s’appuyer sur la communication non verbale (gestes, dessins, mimes…) ;
– reformulation ou feedback correctif, par exemple redire la phrase correctement à l’enfant ;
– ne donner qu’une consigne à la fois ;
– accorder plus de temps à l’enfant, respecter son rythme, être attentif à son niveau de fatigue, etc. ;
– utiliser tous les sens pour faciliter les apprentissages (toucher, vision, gestes…).
Mon expérience d’orthophoniste avec la dysphasie
J’aimerais commencer par dire que, de manière générale, j’ai toujours trouvé les enfants dysphasiques particulièrement gentils. Je ne sais pas s’il y a une explication scientifique à cela, certainement pas, mais c’est vraiment ce que j’ai toujours remarqué.
La prise en charge globale de l’enfant dysphasique est primordiale. Les parents sont souvent perdus et se sentent démunis face aux difficultés de leur enfant.
Dans ma pratique, la guidance parentale tenait une place prépondérante. Il est important que les parents soient présents en séance (pour ceux qui le souhaitent), qu’ils puissent voir les bonnes habitudes à mettre en place…
Il s’agit donc de mettre en place une équipe motivée et bienveillante afin d’aider l’enfant et sa famille.
Il est également important d’entretenir une relation étroite avec l’enseignant afin de travailler main dans la main.
L’apprentissage de la lecture chez les enfants dysphasiques
Avec les enfants dysphasiques, il est utile de débuter l’apprentissage de la lecture dès la maternelle. En effet, la lecture est un soutien efficace à l’articulation et au langage.
Privilégier une méthode syllabique reprenant des images de références pour s’appuyer sur la mémoire visuelle et des gestes pour passer par la mémoire kinesthésique, la lecture aide les enfants dyslexiques à améliorer leur articulation.
La dysphasie, appelée désormais TDL (trouble développemental du langage), est un trouble complexe, comme vous avez pu vous en rendre compte si vous êtes arrivé jusqu’ici. D’autres troubles y sont souvent associés, notamment une dyslexie/dysorthographie. Comme tous les troubles, la dysphasie n’est pas une fatalité. Des moyens de compensation existent et aideront l’enfant à compenser au mieux ses difficultés. Concernant la lecture, j’ai développé la méthode de lecture Apili spécifiquement pour les enfants présentant des troubles des apprentissages, notamment les enfants dysphasiques. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à jeter un œil dans la boutique.
Bonsoir et merci pour Apili qui est un support très agréable !
Cependant quelle est votre bibliographie concernant cet article ?
Bonjour. Merci pour votre commentaire concernant Apili. Il ne s’agit pas d’un article universitaire, mais d’une humble tentative de vulgarisation d’un trouble complexe.
Félicitations! Je trouve votre article très explicite et pédagogique, ce qui avec un tel sujet relève quand même de l’exploit! J’ai aussi lu il y a quelques temps votre écrit sur les méthodes de lecture , article qui là encore était fort intéressant… J’avais alors eu bien envie de commenter ( c’était amusant puisque moi aussi j’avais tenté d’écrire là-dessus) mais je n’avais pas osé venir vers vous! Cette fois je me lance : Je suis Sylvie Meunier, enseignante spécialisée à la retraite et j’ai travaillé au centre référent des troubles du langage et des apprentissages à Poitiers ainsi qu’en RASED… Aujourd’hui, Sandrine Grégoire et moi même avons créé Graphonémo qui est une méthode d’apprentissage du code alphabétique ( rien d’autre) et qui se présente sous format papier crayon et serious game… Si cela vous tente vous pouvez regarder https://www.graphonemo.fr/… Ce message est juste un petit coucou : nous avons en commun la même volonté d’aider tous les enfants à apprendre à lire! Et encore bravo pour votre clarté dans la classification des dysphasies!
Sylvie, merci pour votre commentaire ! Je vous avoue que j’ai longtemps hésité à écrire cet article. En effet, ce “trouble développemental du langage” est complexe et tellement variable d’un individu à l’autre. Mon objectif était de tenter de l’expliquer le plus simplement possible pour les parents et les enseignants. Je suis content si vous pensez que j’y suis parvenu.
Comme je m’y attendais, j’ai déjà droit à des critiques sur certains groupes Facebook qui disent que j’utilise une terminologie désuète. Des experts ont débattu pendant des jours pour trouver un nouveau terme pour décrire ce trouble. Mais est-ce là l’essentiel? Je ne le crois pas.
Bien à vous.
Merci pour cet article très clair et complet. Mon fils de 16 ans est dysphasique et je le reconnais complètement dans vos descriptions. Je confirme que l’apprentissage précoce de la lecture est une aide essentielle.
Merci pour votre article.Je confirme la dysphasie est un trouble très complexe et encore mal connu et compris même par certain professionnels de santé voir des orthophonistes par manque de formation solide et de connaissances/compétences pour nous accompagner et prendre en charge au plus près de nos besoins sans nous infantiliser et nous renvoyer à nos limites , quand c’est possible car nous faisons les choses différemment avec de la compensation adéquate.. je suis bien placée pour le savoir et le vivre dans ma personne puisque j’ai ce trouble mais pas que après des années d’errance et des kilomètres de bilan entre moi et ma fille. Un long parcours douloureux mais rempli de belles rencontres enrichissantes et nourrissantes pour accepter et surtout comprendre ce fameux trouble qui est une vraie richesse à celui qui sait la reconnaitre et l’accepter à sa juste valeur. Merci à la vie . Car ce sont les personnes concernées qui peuvent en parler le mieux à condition qu’elles soient écouter, entendu , comprise et respectées dans leurs différences. Oui la lecture est primordiale, moi elle m’a apporté énormément et heureusement je dirais même que c’est vital pour avoir son libre arbitre même si c’est difficile et fatiguant mais combien salvateur. La lecture apporte plénitude, le discours assurance et l’écriture exactitude de (Francis Bacon philosophe anglais);Au plaisir de partager.
Merci pour ce beau témoignage 🙂
Merci beaucoup pour votre article. Vous avez très bien expliqué ce trouble. Mon fils de 16 ans en est atteint. Depuis petit on se demandait ce qui n’était pas normal chez lui. Il parlait très mal, j’étais la seule à comprendre. A 4 ans, en maternelle, il était incapable de répéter une simple phrase de trois mots, encore moins de chanter les petites chansons enfantines. Sa maîtresse nous a conseillé de faire un bilan orthophonique. Ce qui a été fait. Puis les séances ont commencé, ceci pendant 10 ans ! Les difficultés scolaires grandissant, la maîtresse de CE1 et la directrice de l’école primaire nous ont conseillés et soutenus pour établir un dossier de demande pour faire un bilan complet dans un centre des troubles du langage et des apprentissages. Malheureusement, les demandes étant tellement nombreuses, mon fils n’a pu être reçu qu’alors qu’il était déjà en CM1. C’est là qu’il a été diagnostiqué dysphasique. Enfin nous avions un nom sur ce qu’il avait ! Son parcours scolaire n’a pas été simple. Je l’ai toujours aidé et soutenu dans tous ses apprentissages. Il n’a jamais eu d’avs. Malgré toutes ses difficultés (dysphasie mais aussi dyslexie, dysorthographie et dysgraphie) et parfois l’incompréhension de certains profs (que j’avais vite fait de remettre en place), il s’est accroché. Et, au prix de beaucoup d’efforts et de sacrifices, durant toutes ces années, il a réussi à suivre le collège en voie générale et a obtenu son brevet l’an dernier. Il est maintenant sur la voie professionnelle, ce qu’il souhaite depuis tout jeune. Nous sommes très fiers de lui et admirons sa ténacité.
Concernant le changement d’appellation de dysphasie en troubles du développement du langage, je trouve que c’est une bonne chose. Cela est plus parlant, surtout pour les personnes ne connaissant pas la dysphasie (et ils sont nombreux). Pour certains, le terme dysphasie a une connotation d’atteinte mentale. Combien de fois il a fallu que j’explique, à chaque rentrée scolaire, à chaque profs, ce qu’est la dysphasie, en particulier le cas de mon fils. Heureusement nous avons eu la chance de tomber sur des directrices, en primaire puis au collège, très compréhensives. Ce n’est pas toujours le cas hélas. C’est un vrai combat.
Bonjour
Je vous remercie pour l article car je retrouve mon fils de bientôt 10 ans dysphasie et aussi dyslexie dysorthographique
Bravo pour votre article sur la dysphasie , vaste sujet sur lequel j ai beaucoup travaillé , étant moi aussi orthophoniste.
Bravo surtout pour votre clarté , c est un vaste sujet et certains se perdent sur des classifications et des détails inutiles …
Avez vous un groupe de travail ?
Merci pour votre commentaire. Je n’ai pas de groupe de travail, je me consacre à Apili en ce moment 🙂
Bonjour, je découvre pour la première fois votre site via un commentaire sur Facebook. J’ai mis plus de 13 ans à comprendre que mon fils était dysphasique. Pourtant il a été suivi en orthophonie dès son CP puisque je voyais bien qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Mais faut croire qu’il n’a pas été pris en charge correctement car ceci n’a jamais été évoqué et ce n’est que cette année (à ses 14 ans) que son trouble est enfin pris au sérieux avec une professionnelle très consciencieuse. J’aurai aimé découvrir tout cela avant j’aurai mieux pu l’aider et rechercher de l’aide ailleurs. Je ne connaissais même pas la dysphasie. Je pensais qu’il était uniquement dyslexique. J’ai fini par déscolariser mon fils depuis ses 8 ans, tant il souffrait à l’école. Il a fallu beaucoup de temps pour l’aider à se reconstruire entre l’orthophoniste qui essayait à l’époque de gentiment me faire comprendre qu’il était un peu paresseux et les profs qui me disaient qu’il le faisait exprès… comme vous l’avez si bien dit, c’est un enfant très doux, très sensible et plein de bonté. Je viens de commander votre ouvrage pour le plaisir même si ma fille (qui est aussi dyslexique) sait maintenant lire. Je ne peux que vous dire bravo. J’étais prête à me lancer dans un tel projet pour aider les dys mais je suis ravie de voir qu’un orthophoniste a enfin franchi le pas. Merci merci merci ??
Merci pour ce beau témoignage et merci pour vos encouragements 🙂
Bonjour,
Article très bien fait et complet. Facile à comprendre par tout type d’individu.
À tous les parents d’un enfant dysphasique, je voudrai vous dire accrochez vous. Balayez de votre route , toute personne négative. Mon fils , 17 ans, dysphasique semantico-pragmatique est en terminale générale spécialité maths et physique. Le chemin pour en arriver là est complexe mais possible. Bien que l’on m’ai conseillé à plusieurs reprises soit des classes Ulis soit une orientation, j’ai résisté. Ce sont des enfants intelligents et comme dit dans l’article doté d’une gentillesse sans pareil.
Enfin, pour les champions de la critique, peu importe le nom, ce qui compte c’est la prise en charge. Nous on avait fait la méthode Gisèle Gelbet mais seulement à l’âge de 11 ans, suite à un gros bilan orthophoniste dans un hôpital parisien. J’en avais voulu à tous les professionnels de ne pas m’avoir parlé de cette méthode miraculeuse avant. Pour avoir vu la une présentation de la méthode Apili, elle est à mon sens d’une grande aide. Effectivement il faut allier plusieurs sens pour aider les enfants dysphasique. Le visuel est extrêmement important. Il faut qu’il soit coloré. Enfin, je vous conseille de leur faire vivre le maximum de choses demandées. Exemple: mon fils devait apprendre à repérer le début et la fin d’une phrase. Impossible…alors, on a couru. La course était lente au début puis rapide à la fin. Et vice versa. Ils ont besoin que leur corps ressente ce qui est lu ou demandé. Ne perdez jamais espoir. Ce sont des enfants merveilleux et épatant.
Merci pour ce très beau témoignage ! Vous avez tellement raison. Il faut encourager ces enfants au quotidien, mettre en valeur leurs forces, leurs talents… ils sont extraordinaires dans tous les sens du terme 🙂
Bonjour, J’ai lu avec attention et beaucoup d’inquiétudes, car j’ai l’impression que mon garçon à toutes les difficultés décrites dans votre article sur la dysphasie. Pour nous, à cela s’ajoute des mouvements de paupières qui se ferment un laps de temps…. est ce normal? Quentin à 14 ans a ce jour et cela fait 12 ans qu’on se bat pour trouver de l’aide.
La différence avec ses camarades de classe se fait de plus en plus ressentir…. on s’inquiète car on à l’impression qu’il se réfugie dans la nourriture. Nous sommes totalement désemparés, car nous ne trouvons pas d’aide!
Merci
Cordialement.
Fabien
Merci pour votre message. Je vous conseille vivement de lui faire passer des bilans auprès des professionnels de santé. Vous pouvez aussi vous adresser dans un centre des troubles des apprentissages. J’imagine qu’il a déjà eu un suivi orthophonique ?
Bonjour,
Merci pour votre article qui est très compréhensible.
Je suis maman d’un enfant qui a été diagnostiqué dysphasique à l’âge de 3/4ans. Cette année notre enfant est rentré au CP. Plus la rentrée approchait plus je stressais en pensant aux devoirs, aux poésies à apprendre… Et finalement nous avons été agréablement surpris. Ce n’est pas facile tous les jours mais il fait beaucoup d’efforts, il a envie de réussir et nous le félicitons à chaque fois. Malgré son trouble du langage il a plein de copains à l’école et c’est rassurant pour nous en tant que parents car on a toujours peur que les autres le laisse de côté ou se moque de lui. Il se sent bien à l’école et c’est top.
Certes il a fait des progrès, mais ce qui est rageant c’est de se dire qu’il aurait encore plus progressé s’il aurait eu des séances d’orthophonie.
Après un suivi d’un peu plus d’un an avec une orthophoniste au top mais qui était à plus de 100km de chez nous, nous avons décidé avec mon conjoint d’aller voir une orthophoniste qui venait juste de s’installer près de chez nous. Quelle erreur! On regrette énormément notre décision…
Quand nous avons eu le rendez-vous avec la responsable d’un CAMSP pour que des bilans soient faits et peut-être mettre en place un suivi (il faut savoir qu’entre le rendez-vous avec la responsable de service et le début des bilans, il y a de très longs mois d’attente et qu’un suivi avec une orthophoniste au sein de la structure n’allait pas être possible), elle a lâché notre enfant en sachant qu’il avait besoin de séances (il était censé avoir 3 séances par semaine mais par rapport à son emploi du temps elle ne pouvait lui en donner que 2 et elle l’a mentionné dans un des courriers qu’elle a rédigé pour qu’on transmette au CAMSP) car elle refuse catégoriquement de travailler avec les CAMSP, en sachant qu’elle peut le faire, malgré les besoins des enfants. Malheureusement le bien-être et les besoins de notre enfant n’étaient pas sa priorité, bien au contraire, et elle a carrément eu le culot de me dire qu’en mettant fin aux suivis de nos enfants (elle suivait notre enfant dysphasique ainsi que son frère jumeau qui a un retard de langage) elle rendrait deux enfants heureux!!
Il vient juste d’avoir 6 ans et ce qui est désolant c’est de se dire qu’il n’aura pas facilement un suivi orthophonique car c’est de plus en plus compliqué de trouver des orthophonistes, et qu’un jour on devra surement devoir faire un choix entre l’orthophoniste et le SESSAD (si on arrive à trouver un/une orthophoniste et s’il a une place en SESSAD) car on nous a déjà prévenus que les orthophonistes refusent également de travailler avec les SESSAD.