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Quelle méthode de lecture choisir ?

27 mai 2020

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Dans cet article nous allons aborder un sujet épineux : les méthodes de lecture. Vous le savez sûrement, mais cette question fait depuis longtemps l’objet d’un débat. Dès lors, lorsque les parents me demandent lors de nos consultations orthophoniques : « quelle méthode de lecture dois-je acheter pour aider mon enfant ? Comment est-ce que je peux l’aider ? », je me sens toujours embarrassé. Oh non pas cette question… Tout ce que vous voulez, mais pas ça ! Pendant des années, je n’ai jamais pu conseiller aux parents une méthode de lecture en particulier. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elles ne me convenaient jamais complètement. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’ai décidé de créer ma propre méthode de lecture. Je vous propose un tour d’horizon des différents types de méthodes, de leurs avantages et de leurs inconvénients. Enfin, je vous expliquerai quels furent ma démarche, mes réflexions et mes objectifs lors de la création de la méthode de lecture Apili. C’est parti !

Les différents types de méthode de lecture

1) Les méthodes de lecture « globales »

Définition d’une méthode de lecture globale

La méthode de lecture globale propose à l’enfant de « lire » des phrases entières dès le début du CP (p1). Ensuite, les enfants sont amenés à analyser la phrase, identifier les mots, les syllabes et enfin les lettres et le « bruit » qu’elles font.

Il n’y a jamais eu de méthode globale pure, fort heureusement. Il s’agit le plus souvent de méthodes dites « mixtes ».

Les défenseurs de cette méthode ont longtemps mis en avant le fait que le sens doit être au cœur de l’apprentissage.

Méthode de lecture

Source : extrait de la méthode de lecture Ratus.

Dans la méthode Ratus, méthode mixte que nous aborderons plus loin, vous pouvez voir ci-dessus qu’en tout début d’apprentissage, l’enfant doit reconnaître la phrase dans sa globalité alors que certaines lettres et certains sons ne lui ont pas encore été appris.

Je sais que Ratus n’est pas une méthode purement globale, je l’utilise ici juste pour l’exemple des phrases à lire « par cœur ». Je vois déjà les messages déchaînés des défenseurs de la méthode Ratus.

Bref, l’enfant retient donc la phrase par cœur sans avoir de notion de code, de correspondance entre les lettres et le son qu’elles produisent. On lui propose de « lire » des phrases qui contiennent des lettres et des sons qu’il ne connaît pas encore.

Excusez-moi, mais ça me dépasse.

C’est comme si vous demandiez à un adulte d’apprendre cette phrase par cœur pour demain :

« Бельгийцы выиграют чемпионат мира по футболу. »

Cette phrase russe signifie : les Belges auraient dû gagner la coupe du monde de foot.

Pensez-vous que vous pourriez la retenir pour demain ?

Stanislas Dehaene, spécialiste de l’apprentissage de la lecture qui a grandement inspiré la méthode Apili, explique très clairement que la reconnaissance globale des phrases et des mots stimule l’hémisphère droit du cerveau, une zone qui sert généralement à la reconnaissance des images et des formes.

Cependant, le siège de la lecture, quelle que soit la langue, se situe de l’autre côté du cerveau, dans la zone occipito-temporale ventrale gauche !

Avantages des méthodes de lecture globales

En toute honnêteté, je n’en vois aucun. Je n’y vois aucune logique. On peut faire le parallèle avec de très nombreux apprentissages : saute-t-on dans une piscine avant d’avoir appris les mouvements de base ?

Si je devais trouver un seul avantage, je dirais que, pour les enfants qui ont une excellente mémoire visuelle et auditive, ils ont l’impression de lire rapidement et facilement. C’est malheureusement une illusion et la désillusion n’est jamais loin !

Comme l’explique si bien Stanislas dans son livre Les neurones de la lecture, que je recommande à tous les passionnés de mon espèce, apprendre les mots par cœur a ses limites puisque la mémoire humaine n’est pas extensible à l’infini. À l’inverse, apprendre un code permet d’en déchiffrer les messages à l’infini !

Désavantages des méthodes de lecture d’approche globale

Les désavantages de cette approche sont très nombreux ! Premièrement, la grande majorité des enfants peine à apprendre de cette manière.

Il faut savoir que l’empan visuel des enfants de CP (p1) n’est que de 3 ou 4 lettres.

Qu’est-ce que l’empan visuel ? Lorsqu’on un adulte regarde un mot, il fixe une partie du mot et en voit toutes les lettres. L’empan visuel est donc la zone qu’une personne peut voir en une seule saccade.

Les bons lecteurs adultes peuvent voir de 7 à 9 lettres en une saccade. Les meilleurs lecteurs sont d’ailleurs ceux qui ont le plus grand empan visuel, d’après notre ami Stanislas Dehaene. Ils sont capables de lire 400 mots par minute !

Pour les enfants de CP (p1), l’empan visuel est de 2 ou 3 lettres par saccade. Reconnaître une phrase par cœur doit donc faire appel à d’autres stratégies. Pour ce faire, l’enfant utilise donc son cerveau droit et retient les phrases et les mots comme des images ou des formes.

Vous vous en doutez, cette approche est contre-productive et inutile.

Avantages et inconvénients des méthodes de lecture globales, mixtes et syllabiques.

Éva a passé la nuit à apprendre des phrases par cœur, elle est prête à les réciter !
Enfin, si elle ne s’endort pas avant…

 

Que pensent les parents des méthodes globales ?

En 18 ans d’orthophonie, je n’ai cessé d’entendre les parents me dire la même chose : « mon fils, il connaît ses phrases par cœur. Par contre, quand je lui montre un mot de la phrase, il ne sait pas le lire. À quoi ça sert ? »

Franchement ? À rien.

Mon ami Simon, enseignant en Belgique, m’a raconté l’anecdote suivante. Lorsqu’il utilisait une méthode de lecture d’approche globale en début d’apprentissage, il se souvient que certains enfants avaient une si bonne mémoire qu’il suffisait de leur donner le numéro de la phrase pour qu’ils la « disent/lisent », sans même regarder au tableau.

L’approche globale, c’est bien pour les enfants dyslexiques ?

L’enfant dyslexique ne doit pas utiliser cette approche, c’est même une catastrophe !

Imaginez un enfant qui présente des troubles de l’attention visuelle ou celui qui présente un trouble neuro visuel comme une dyspraxie neuro-visuelle. Comment pourrait-il retenir visuellement les phrases et les mots ?

Pour les enfants qui présentent un trouble phonologique (confusions de sons + faible mémoire auditive), retenir des phrases par cœur est une véritable torture ! Comment peuvent-ils y arriver ?

Excusez-moi, je m’emporte, mais il y a de quoi s’énerver quand on voit défiler des centaines d’enfants découragés face à la lecture parce qu’on leur demande d’apprendre des phrases et des mots par cœur… Comment se sentent-ils à votre avis ?

De plus, de nombreux enfants présentent des difficultés d’apprentissage de la lecture alors qu’ils ne sont même pas dyslexiques ! Ce sont les méthodes qui sont en cause.

Attention, je ne dis pas que les méthodes fabriquent des dyslexiques ! Il s’agit d’une croyance générale complètement fausse. La dyslexie est un trouble neurologique bien réel. Les enfants naissent dyslexiques, ce n’est pas un trouble que l’on acquiert au fil du temps.

Par contre, il est évident que le type de méthode utilisé a des conséquences sur le futur niveau de lecture à l’âge adulte.

M. Dehaene a prouvé que les adultes qui ont appris avec une méthode syllabique sont de meilleurs lecteurs que ceux qui ont appris avec une approche globale ou semi-globale.

Et pour les enfants de milieux défavorisés ?

Pour eux, une approche globale est encore plus néfaste ! Les études ont démontré que les méthodes mettant l’accent sur la correspondance graphème/phonème leur sont nettement plus favorables.

En effet, ces enfants défavorisés ne peuvent « s’accrocher » à leurs connaissances générales ni à une aide efficace à la maison.

On voit encore trop d’enseignants qui utilisent une approche globale à l’aide de devinettes, d’hypothèses à formuler ou d’analyse de la forme globale des mots…

Quelle est la définition, les avantages et les inconvénients d'une méthode mixte ?

Qu’est-ce qui se tient en équilibre entre la méthode globale et syllabique ?
Salomé ! Et la méthode mixte aussi.

 

2) Les méthodes mixtes

Définition d’une méthode de lecture mixte

Bon, après les fameuses méthodes globales qui ne sont jamais des méthodes globales pures, comme expliqué précédemment, parlons des méthodes mixtes. Ce sont des méthodes couramment utilisées dans nos écoles.

Elles rassemblent une approche globale (reconnaissance de phrases et de mots « par cœur ») et une approche syllabique (apprentissage du code, de la correspondance lettre/bruit ou graphème/phonème).

Pensez-vous que ces méthodes mixtes soient efficaces pour les enfants dys ? Bien sûr que non…

Pourquoi ? Parce que les enfants commencent par apprendre des lettres, les voyelles par exemple et, en parallèle, ils doivent apprendre des phrases et des mots par cœur.

On en revient aux aberrations citées plus haut : on demande à un enfant d’apprendre des mots et des phrases contenant des lettres qu’il ne connaît pas encore.

Un exemple concret des incohérences de la méthode

Pour preuve, je vous cite l’exemple de ma fille Éva. Elle rentre de son premier jour de CP (p1), toute contente de me montrer son cahier de lecture. Je l’ouvre, je regarde un peu ce qu’elle a fait et horreur, que vois-je ? Pour demain : connaître le mot « c’est ».

Pardon ? Excusez-moi, je ne comprends pas, pourquoi ne pas commencer simplement par les voyelles ? Pourquoi lui apprendre un mot qui contient le « c » qui se prononce « s », le « est » qui se dit « è » et pas « èst », l’apostrophe… tout ça le premier jour de CP ?

Pourquoi ne pas commencer par « anticonstitutionnellement » tant qu’on y est ?

Mes chers élèves, en ce premier jour de CP, nous allons commencer par quelques mots simples à apprendre par cœur pour demain : rationalisation/perspicacité/abnégation. Demain, dictée !

Désavantages des méthodes de lecture mixtes

Pour les enfants qui ont une bonne mémoire visuelle et une bonne mémoire auditive, les méthodes mixtes fonctionnent relativement bien. Je reste cependant persuadé qu’elles ne représentent pas le meilleur choix.

Pourquoi ? On en revient à ce que nous avons vu précédemment, apprendre des mots et des phrases par cœur en début d’apprentissage stimule le côté droit du cerveau et non le siège de la lecture qui se situe à gauche. CQFD.

Si la majorité des enfants peut apprendre à lire avec une méthode mixte, pour les enfants dyslexiques, c’est une autre histoire. Une histoire de souffrance, de frustration, de brimades et de dévalorisation.

L’enfant dyslexique éprouve de grandes difficultés à retenir les phrases et les mots par cœur. Il fait des confusions visuelles de lettres, des confusions de sons, éprouve des difficultés à retenir l’image auditive des mots…

Pour ces enfants, l’utilisation d’une méthode syllabique est indispensable. De plus, il faut ajouter à cette méthode de nombreux moyens d’aide efficaces pour les aider. Nous les verrons plus loin.

Méthodes de lecture : leur évolution dans le temps.

L’évolution des méthodes de lecture

Je suis né près de Liège en 1979 et lorsque j’ai appris à lire, c’était avec une méthode syllabique et gestuelle pure.

C’est fou, je me souviens encore de certains gestes comme celui de la lettre « r » : nous devions faire tourner la main fermée comme si nous faisions tourner une machine. Ça m’a vraiment marqué !

Vous souvenez-vous de la méthode de lecture de votre enfance ? Vous souvenez-vous si c’était une méthode syllabique ou mixte ? Si oui, ce serait sympa de me le mettre en commentaire :).

À ce propos, j’ai retrouvé récemment, grâce à Facebook, mon institutrice de CP (p1). Je lui ai écrit pour lui parler de ma méthode Apili et pour la remercier de m’avoir donné le goût de la lecture et des livres.

Elle était sévère et gentille à la fois et elle nous récompensait en nous offrant des livres. Quelle maîtresse géniale !

Un livre devrait être le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un enfant. Nous y reviendrons plus tard.

Apprendre à lire avec Apili

Ici Théo, 13 ans, autiste, heureux d’avoir reçu son livre Apili.

Les méthodes de lecture réputées

Mon but n’est pas de critiquer toutes les méthodes, je souhaite simplement donner des informations, citer les avantages et inconvénients de chacune.

Comme dans tous les domaines, il en faut pour tous les goûts et il est bon qu’il y ait de nombreuses méthodes différentes.

Certaines méthodes conviennent mieux à certains types d’enfants et de difficultés.

Nos grands-parents ont appris avec de vieilles méthodes syllabiques qui ont fait leurs preuves.

Ne vous est-il pas arrivé de remarquer à quel point les personnes âgées écrivent et lisent si bien ? À leur époque, le temps consacré au travail du français et des mathématiques était important.

De plus, les dictées étaient très fréquentes, de même que les séances d’écriture, de lecture…

J’ai l’impression que les enseignants et l’éducation nationale aimeraient revenir sensiblement vers ce modèle. C’est un autre débat.

1) La méthode Boscher

Cette méthode existe depuis plus de cent ans et elle a fait ses preuves. Cependant, les images sont vieillottes, le vocabulaire est désuet, la typographie est difficile à lire. Tout est écrit en petit.

Elle a le mérite d’être une méthode syllabique. Hormis ça, elle est loin d’être enthousiasmante. Je la déconseille pour les enfants dyslexiques.

2) La méthode de Borel-Maisonny

Cette méthode syllabique et gestuelle a été créée par Madame Borel-Maisonny, une des fondatrices de l’orthophonie en France. Ce livre est mon compagnon en orthophonie depuis 18 ans. J’ai longtemps utilisé les gestes proposés et ceux-ci sont très utilisés dans les écoles.

Les gestes aident grandement les enfants à mémoriser les correspondances lettre/bruit.

Je n’ai jamais fait lire les phrases telles qu’elles sont écrites, car je trouve les phrases inintéressantes. Par contre, je m’en suis longtemps servi comme base pour inventer des phrases humoristiques pour mes patients.

Comme pour la méthode Boscher, je reproche à cette méthode son aspect triste, peu motivant pour les enfants. Ces maisons d’édition n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour évoluer avec les années, elles se sont contentées de petites modifications au fil des ans.

3) Les méthodes utilisées actuellement

Bien évidemment, je ne connais pas toutes les méthodes, il y en a beaucoup et je ne suis pas enseignant. Les méthodes dont j’entends souvent parler sont : Taoki (méthode syllabique), Sami et Julie (méthode syllabique), Léo et Léa (méthode syllabique), Ratus (méthode mixte) et les Alphas.

Ces méthodes ont toutes des forces et des faiblesses. C’est à chaque enseignant, à chaque parent, de juger et de choisir en fonction de ses goûts et de sa sensibilité.

Quelle est la méthode de lecture utilisée à l'école ?

4) Les méthodes de lecture à l’école

Je vais essayer de vous écrire ce que je ressens en tentant de ne vexer personne. Je parle de mon expérience et de ce qui se passe dans ma région. Je ne sais pas comment cela se passe ailleurs ni en Belgique, en Suisse ou au Canada.

Je suis conscient que les écoles ont peu de budget et que les enfants ne peuvent pas avoir chacun leur propre livre de lecture. Mais quel dommage !

Je demande toujours à mes patients de CP de me montrer leur livre de lecture de l’école. Ils m’amènent généralement le type de cahier que vous pouvez voir ci-dessous.

Méthode de lecture

Les feuilles sont collées par l’enfant lui-même et il colorie certaines lettres en couleur. Les points positifs : la méthode est syllabique, il y a le geste de Borel pour aider l’enfant à mémoriser le bruit que fait la lettre. Les différentes graphies sont également présentes.

Par contre, si j’étais un enfant, ce type de cahier me démotiverait complètement !

Bien évidemment, les supports d’apprentissage de la lecture varient complètement d’une école à l’autre, mais également d’un enseignant à l’autre.

Si certains lecteurs de cet article sont enseignants, je serais intéressé d’avoir leur retour d’expérience, leur avis sur la question. Je ne cherche pas une seconde à incriminer qui que ce soit, je voudrais juste comprendre.

Je pense qu’il y a un énorme souci au niveau du ministère de l’Éducation nationale. Pourquoi n’y a-t-il pas un budget annuel prévu pour acheter un livre pour chaque enfant qui entre au CP ?

Il faudrait demander au ministre de l’éducation actuel… Je tente depuis des semaines de joindre M. Édouard Geffrey, n°2 du ministère et directeur de l’enseignement national au moment où j’écris cet article. Malheureusement, mes messages restent sans réponse.

Il s’agit tout de même de l’apprentissage le plus important ! Si quelqu’un connaît M. Geffrey, merci de bien vouloir lui en parler.

5) La méthode de lecture Apili

Face aux enfants en difficulté, notamment les enfants dyslexiques, dysphasiques ou porteurs de handicaps, les méthodes traditionnelles ne suffisent pas.

Un jour, j’ai eu l’idée d’écrire des phrases amusantes à un enfant et j’ai trouvé qu’il était beaucoup plus motivé que d’habitude. Il riait et essayait de lire à l’envers ce que j’étais en train d’écrire. Ce fut pour moi une révélation.

Par la suite, j’ai continué à utiliser l’humour avec mes jeunes patients et le plaisir était vraiment partagé. Les enfants couraient pour venir me voir et ne voulaient plus quitter mon bureau ensuite. Je force un peu le trait, mais leur motivation était réellement décuplée.

J’utilisais quelques méthodes traditionnelles afin de trouver de l’inspiration pour mes phrases amusantes.

Par exemple « Rémi mange une pomme verte » devenait : « Rémi écrase une pomme verte ».

La réaction des enfants était immédiate et me prouvait qu’ils avaient compris ce qu’ils venaient de lire.

Apili apprendre à lire grâce à l'humour

 

Le développement de la méthode Apili

Il m’a fallu 18 années d’expérimentation pour sélectionner les moyens d’aide les plus efficaces avec les enfants en difficulté et je vous propose de vous les présenter.

1) Une police de caractère facile à lire

Quand on regarde la méthode Boscher, on se rend compte à quel point la police de caractère ou typographie a son importance.

À l’époque, la police de caractère la plus utilisée était une police avec empattement et cela rend la lecture plus difficile pour les enfants dyslexiques.

Depuis, de nombreuses polices de caractères plus faciles à lire sont apparues. Une police de caractère spécifique pour les enfants dyslexiques a même été créée : Open Dyslexic.

Personnellement, je ne la trouve pas facile à lire ! Peut-être aide-t-elle les enfants qui ont des difficultés neurovisuelles. Pour les enfants qui présentent un trouble phonologique, je ne vois pas en quoi ça pourrait les aider ?

Pour Apili, ma graphiste et moi avons sélectionné la police de caractères la plus simple à lire. Après pas mal de recherches et de discussions, nous sommes tombés d’accord. La police utilisée pour Apili est très simple, sans empattement et sans déformation des lettres.

En parlant de la police de caractère, cela me fait penser à la méthode des Alphas. Il y a une vingtaine d’années, ses concepteurs ont créé une méthode tout à fait novatrice pour motiver les enfants à apprendre à lire.

Ils ont d’ailleurs eu un très grand succès avec leur méthode qui est souvent utilisée dans les écoles, en particulier en grande section de maternelle.

L’idée est sympa, on motive l’enfant avec une belle histoire et toutes les lettres sont transformées en personnages.

C’est pourtant une méthode que je n’aurais jamais utilisée en orthophonie. Pourquoi ? De nombreux enfants dyslexiques présentent un trouble phonologique et/ou neurovisuel.

Pour tous ceux qui souffrent d’un trouble neurovisuel (dyspraxie visuo-spatiale) ou des troubles de l’attention, changer les lettres en personnages accentue leurs difficultés pour apprendre à lire. C’est la raison pour laquelle je voulais une police de caractère la plus simple possible.

Enfin, j’ai tenu à ce que la police de caractère soit de grande taille. En effet, de nombreuses méthodes proposent des petits caractères et cela complique les choses pour les enfants en difficulté.

2) Des syllabes en couleur

De nombreuses études portant sur la dyslexie ont démontré que les syllabes en couleur aident les enfants dyslexiques. Certaines méthodes traditionnelles utilisent des syllabes en couleur. On peut également en trouver dans le matériel « imprégnation syllabique ».

Le début de la méthode Apili comprend donc des mots et des phrases dont les syllabes sont en couleur.

Apprendre à lire avec Apili

Vous pouvez voir également que les lettres finales muettes sont en gris. Encore un bon conseil de notre ami Stanislas Dehaene. L’enfant ne prononce pas la lettre finale, car elle est en gris, mais il peut mémoriser l’orthographe correcte du mot.

3) Un fond coloré

Lors de mes diverses recherches sur la lecture, j’ai lu qu’un fond légèrement coloré diminuait le contraste et donc la fatigabilité des enfants.

C’est la raison pour laquelle nous avons choisi un fond contenant 5 % de cyan (bleu).

4) Des pages aérées

Avant de créer la méthode Apili, j’ai étudié une bonne vingtaine de méthodes traditionnelles et une chose m’a frappé.

Le nombre d’informations sur chaque page est énorme ! Il y a des mots partout, de nombreuses phrases, des dessins…

Méthode de lecture

Méthode Boscher

Source : extrait de la méthode de lecture Boscher.

 

Un enfant dys qui ouvre une telle méthode la referme de suite !

Pour Apili, j’ai voulu que les pages soient grandes et aérées. Je souhaitais que les enfants en difficulté ne se sentent pas découragés.

Méthode de lecture Apili

5) Les bouches

Ah les bouches, la spécialité des orthophonistes 🙂

Je pense que toutes/tous les orthophonistes dessinent des bouches pour aider les enfants en difficulté. Elles permettent à l’enfant de mieux mémoriser le bruit que font les lettres.

Apprendre à lire avec Apili

Pour mon illustrateur Rémy Tornior, dessiner des bouches sur son logiciel était une première. Il nous aura fallu plusieurs semaines pour arriver à un résultat convaincant.

6) Une progression logique

Comme je l’ai dit plus haut, pour déterminer la progression idéale de la méthode, je me suis appuyé sur les recherches de Stanislas Dehaene.

La méthode respecte la progression « idéale ». Nous commençons donc par l’apprentissage des voyelles suivi par les premières consonnes longues.

Chaque nouvelle lettre est introduite à l’aide des différentes graphies et des différents moyens d’aide : image de référence + bouche + geste + conseil à l’adulte.

De cette manière, chaque enfant peut utiliser les moyens d’aide qu’il préfère. Aucun enfant n’est laissé de côté, la méthode Apili a été conçue pour aider au mieux tous les enfants, qu’ils soient en difficulté ou non.

Apili apprendre à lire

7) Aucun mot à apprendre par cœur

Il est important de rappeler que la lecture comprend deux voies :

la voie phonologique (appelée aussi assemblage) : la correspondance entre les lettres et les sons, le déchiffrage pur syllabe par syllabe.

Apili

la voie lexico-sémantique ou voie lexicale, également appelée voie d’adressage : reconnaissance globale des mots.

Apili apprendre à lire

Chez un lecteur adulte, c’est la voie lexicale (reconnaissance globale des mots) qui est utilisée la plupart du temps. Cependant, lors de la lecture de mots rares ou complexes comme des termes médicaux, l’adulte utilise le déchiffrage.

Bien évidemment, un adulte lecteur ne regarde pas chaque mot comme ci-dessus, mais ses yeux avancent en saccades à différents endroits stratégiques. Cela lui permet de voir plusieurs mots à la fois.

Pour un enfant qui apprend à lire, le plus important est d’apprendre le CODE. Il faut donc commencer par l’apprentissage des premières lettres et de la combinatoire.

Ensuite, naturellement, l’enfant va commencer à reconnaître les mots de plus en plus globalement. Comme expliqué dans l’article sur Comment les enfants apprennent-ils à lire ?, il faut environ 7 lectures d’un même mot pour que le cerveau soit capable de le reconnaître globalement.

Bien évidemment, cela dépend de chaque enfant. Certains enfants n’auront besoin que de 2 ou 3 lectures d’un même mot pour le reconnaître immédiatement.

Dans la méthode Apili, il n’y a aucun mot à reconnaître globalement. L’enfant déchiffre de mieux en mieux et la stratégie d’adressage (reconnaissance globale des mots) se met en place spontanément.

C’est donc le siège de la lecture qui se spécialise avec l’entraînement.

Que faire pour aider les enfants en difficulté face à la lecture ?

Pour les enfants dyslexiques, leur demander d’apprendre des mots « par cœur » est contre-productif. D’autant plus pour ceux qui présentent des difficultés d’attention ou des troubles neurovisuels. Dans tous les cas, il faut passer par l’apprentissage du code.

Pour certains enfants, il arrive que l’on entraîne spécifiquement la reconnaissance globale des mots et non le déchiffrage. Je pense notamment à certaines dyslexies phonologiques très sévères ou avec des enfants présentant une déficience.

 

Avant de créer la méthode Apili, j’ai acheté une vingtaine de méthodes de lecture couramment utilisées. Je me suis dit, pour Apili, je vais essayer de prendre toutes les bonnes choses de ces méthodes et d’y ajouter les moyens d’aide les plus efficaces pour les enfants : de belles illustrations et l’humour. Enfin, je voulais que le livre soit très qualitatif afin que l’enfant soit attaché au livre. Je pense qu’il est indispensable que chaque enfant au CP ait son propre livre de lecture, qu’il soit neuf, qu’il donne envie d’apprendre et qu’il le garde en souvenir de cette merveilleuse période de découverte de la lecture. J’espère y être arrivé ! Si vous souhaitez découvrir la méthode Apili, vous pouvez en télécharger les 30 premières pages ici ou la découvrir dans la boutique.

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