Les enfants apprennent et se développent chacun à leur propre rythme. Que ce soit pour la lecture ou les autres compétences, le constat est le même. Ainsi, il est fréquent que certains enfants présentent des difficultés d’acquisition de la lecture. Cependant, si cet apprentissage devient une lutte permanente qui laisse l’enfant à la traîne, il est possible qu’il souffre d’un trouble spécifique de l’apprentissage appelé dyslexie. De quoi s’agit-il exactement ? Pour pouvoir accompagner votre enfant au mieux, il paraît d’abord nécessaire de comprendre la dyslexie. Dans cet article, nous découvrirons les enseignements de Katherine Martinelli sur le sujet, puis les constats de Benjamin Stevens, orthophoniste et créateur de la méthode de lecture Apili.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
La dyslexie est le plus souvent associée à des difficultés d’apprentissage de la lecture. Elle affecte la capacité d’un enfant à reconnaître et à manipuler les sons du langage.
Les enfants atteints de dyslexie ont du mal à décoder de nouveaux mots ou à les décomposer en morceaux faciles à gérer qu’ils peuvent ensuite prononcer. Bien évidemment, cela entraîne des difficultés en matière de lecture, d’écriture et d’orthographe.
Heureusement, ils peuvent compenser en mémorisant des mots, mais ils auront du mal à reconnaître les nouveaux mots et peuvent être lents à retrouver même des mots familiers.
La dyslexie ne reflète pas l’intelligence d’un enfant. En fait, ce trouble se définit comme un écart entre les capacités et les résultats d’un élève.
Certains jeunes dyslexiques sont capables de suivre leurs camarades avec un effort supplémentaire, au moins pendant les premières années. Cependant, à partir de la troisième année environ (CE2), lorsqu’ils doivent être capables de lire rapidement et couramment pour suivre leur travail, ils rencontrent des difficultés.
Avec de l’aide et des stratégies pour compenser leur faiblesse de décodage, les élèves dyslexiques peuvent apprendre à lire et s’épanouir sur le plan scolaire.
Quelle est la fréquence de la dyslexie ?
On estime que 5 % des enfants souffrent de dyslexie et que 80 à 90 % des enfants souffrant de troubles de l’apprentissage en sont atteints.
Le Dr Sally Shaywitz, co-directrice du Centre de Yale pour la dyslexie et la créativité, note que de nombreux enfants ne sont pas diagnostiqués car les difficultés scolaires sont attribuées à tort à l’intelligence, au niveau d’effort ou à des facteurs environnementaux.
Bien que les experts avaient l’habitude de dire que la dyslexie était plus fréquente chez les garçons que chez les filles, les recherches actuelles indiquent qu’elle touche les garçons et les filles de manière égale.
Quels sont les signes de la dyslexie ?
Les indices du quotidien
Parmi les signes les plus fréquents, une jeune personne dyslexique peut :
– lutter pour apprendre des rimes, même simples ;
– présenter des difficultés d’analyse des sons (trouble phonologique) ;
– avoir des difficultés à comprendre les consignes ;
– présenter des difficultés de parole ;
– buter ou omettre des mots courts tels que « et, le, mais » ;
– confondre la gauche de la droite.
Les signes observables à l’école
À l’école, les enfants atteints de dyslexie peuvent présenter les difficultés suivantes :
– difficultés à prononcer de nouveaux mots (notamment les mots complexes comme « spectacle, chasse-neige, perspicace, hospitalisation, etc. » ;
– manque d’aisance par rapport aux autres enfants de leur âge ;
– inversion de lettres et de chiffres lors de la lecture ;
– erreurs lors de la prise de notes et de la copie au tableau ;
– confusion entre les lettres et les sons (correspondance graphème/phonème) ;
– séquencer et ordonner les sons ;
– des difficultés à épeler même les mots les plus courants ; souvent, ils les épellent phonétiquement ;
– ils redoutent d’être appelés à lire à haute voix devant leurs camarades de classe ;
– être fatigué ou frustré par la lecture.
Les autres manifestations de la dyslexie
La dyslexie touche également les enfants en dehors de l’école. Ainsi, ils peuvent :
– avoir des difficultés à décoder les logos et les signes ;
– lutter pour apprendre les règles des jeux ;
– avoir des difficultés à suivre des directions, des difficultés de repérage dans l’espace ;
– des difficultés pour lire l’heure ;
– peiner à apprendre une autre langue ;
– être très frustrés, ce qui peut affecter leur humeur et leur équilibre psychologique.
Quels sont les impacts sociaux et émotionnels de la dyslexie ?
La dyslexie affecte bien plus que la lecture, elle peut aussi avoir un impact social sur un enfant.
« Une personne dyslexique qui a des difficultés à trouver les mots, à bien les articuler peut avoir des problèmes en expression orale », explique Scott Bezsylko, directeur exécutif de la Winston Preparatory School, spécialisée dans l’enseignement aux enfants souffrant de troubles de l’apprentissage.
« Cela a un impact social, en plus de vos difficultés de lecture et d’écriture, qui vous font vous sentir moins bien dans votre peau ».
Les enfants atteints de dyslexie, en particulier ceux qui n’ont pas encore été diagnostiqués, souffrent souvent d’une faible estime de soi parce qu’ils craignent que quelque chose ne tourne pas rond chez eux, et sont souvent accusés de ne pas faire suffisamment d’efforts pour apprendre à lire.
« Une grande partie de notre travail avec les enfants dyslexiques consiste à les aider à redécouvrir qu’ils sont intelligents et capables », note M. Beszylko, « parce qu’ils ont cessé de croire en eux-mêmes ».
Comment diagnostiquer la dyslexie ?
Si votre enfant ne répond pas aux attentes en matière de lecture, vous pouvez, en tant que parents, demander à l’école de procéder à une évaluation et de vous communiquer les résultats.
L’évaluation permettra de tester les capacités intellectuelles et les compétences en lecture de votre enfant, afin de voir s’il y a un écart dans ses résultats. Elle doit également exclure d’autres causes potentielles, comme les facteurs environnementaux ou les troubles auditifs. Ceci est valable en Amérique du Nord. En France, Belgique, Suisse, le système est différent (voir plus bas).
L’école doit ensuite faire des recommandations sur la manière dont elle peut soutenir votre enfant et maximiser son apprentissage.
Si vous n’êtes pas satisfait de la qualité de l’évaluation, vous pouvez également obtenir une évaluation privée par un psychologue, un neuropsychologue, un spécialiste de la lecture, un orthophoniste, un évaluateur pédagogique ou un psychologue scolaire. Cette évaluation externe peut également être utilisée pour défendre les intérêts de votre enfant et obtenir les aménagements et les services dont il pourrait avoir besoin.
Quand un enfant doit-il être évalué ?
La dyslexie peut commencer à se manifester dès le plus jeune âge, et il existe des évaluations préscolaires qui examinent la conscience de l’enfant des sons qui composent les mots, et sa capacité à retrouver les mots.
Toutefois, le Dr Matthew Cruger, directeur du Learning and Development Center du Child Mind Institute, suggère d’attendre que les enfants aient au moins six ans et aient reçu un enseignement formel en lecture pour demander une telle évaluation.
Mais le Dr Shaywitz note que dès qu’un écart entre l’intelligence et les compétences en lecture est apparent, et que les preuves montrent qu’il peut être constaté en première année, c’est une bonne idée d’obtenir de l’aide.
Les écoles encouragent parfois les parents à attendre la troisième année pour voir si leur enfant a vraiment besoin d’une intervention.
Cependant, le Dr Shaywitz soutient que l’intervention précoce est importante non seulement pour aider les enfants à rattraper leur retard, mais aussi pour renforcer leur mauvaise image d’eux-mêmes, qui est atteinte suite aux difficultés vécues à l’école et aux comparaisons avec leurs camarades.
Comment aider les enfants atteints de dyslexie ?
Un diagnostic de dyslexie ne signifie pas que votre enfant n’apprendra jamais à lire. Selon le Dr Cruger, il existe un certain nombre de programmes qui peuvent vous aider et qui peuvent inclure ces caractéristiques :
– enseignement multisensoriel des compétences de décodage ;
– répétition et révision des compétences ;
– intensité de l’intervention, c’est-à-dire être retiré de la classe une fois par semaine pour une aide supplémentaire ;
– enseignement en petit groupe ou individuel ;
– enseignement des compétences de décodage ;
– enseigner des stratégies de compréhension, pour aider les enfants à tirer un sens de ce qu’ils lisent.
Le Dr Cruger souligne que l’enseignement traditionnel de la lecture peut en fait être contre-productif pour un enfant dyslexique, en particulier s’il ne constitue pas une expérience positive.
« Si l’enfant déteste l’expérience de l’aide à la lecture, cela n’est pas utile », note le Dr Cruger. « Et on ne traite pas la source du problème, la faiblesse du décodage ».
Le Dr Cruger souligne que l’une des meilleures façons d’aider les enfants dyslexiques est de les rendre plus à l’aise en lecture. Comme vous pourrez le découvrir dans notre article sur le sujet, cela peut se faire en partie en fêtant les petits progrès, tout en se concentrant moins sur la correction de leurs erreurs.
Pour célébrer les victoires, rien de tel qu’une bonne pâtisserie,
n’est-ce pas Lulu et Rémi ?
Comment se préparer à l’université avec la dyslexie ?
Aménagements pour les enfants dyslexiques
Les enfants présentant une dyslexie avérée peuvent bénéficier d’aménagements à l’école.
« La dyslexie vole du temps à une personne », explique le Dr Shaywitz, « les aménagements lui rendent le temps ».
Les aménagements peuvent comprendre :
– temps supplémentaire pour les tests ;
– un espace de travail calme ;
– la possibilité d’enregistrer les cours ;
– la possibilité de donner des réponses verbales, plutôt qu’écrites (le cas échéant) ;
– suppression de la lecture orale en classe ;
– exemption de l’apprentissage des langues étrangères.
Autres moyens de soutenir un enfant dyslexique
L’un des meilleurs moyens de soutenir un enfant dyslexique, ou tout autre enfant en difficulté, est d’encourager les activités qu’il aime et dans lesquelles il se sent bien, qu’il s’agisse de musique, de sport ou de toute autre activité qui l’aident à prendre confiance en lui.
Pour renforcer le fait que la dyslexie n’est pas un marqueur de l’intelligence, il peut également être utile de parler de personnes qui ont réussi, comme Whoopi Goldberg et Steven Spielberg, et qui ont également été diagnostiquées comme dyslexiques.
D’autres éléments peuvent aider votre enfant atteint de dyslexie :
- l’écoute de livres audio comme alternative à la lecture ;
- dactylographier sur un ordinateur ou une tablette au lieu d’écrire ;
- des applications qui peuvent rendre l’apprentissage amusant en transformant le décodage en un jeu ;
- utiliser une règle pour aider les enfants à lire en ligne droite, ce qui peut les aider à rester concentrés.
L’importance du soutien émotionnel pour les enfants dyslexiques
La dyslexie peut entraîner de la frustration, de l’embarras, de l’évitement et une faible estime de soi en raison des difficultés à accomplir des tâches qui semblent venir naturellement aux autres.
Démystifier le trouble d’apprentissage chez votre enfant peut l’aider à développer les outils et la résilience nécessaires pour le gérer, tant à l’école que dans les circonstances sociales. Voici quelques exemples de mesures que vous pouvez prendre pour l’aider :
- Discutez des défis spécifiques qui résultent de la dyslexie : « vous savez que vous avez du mal à lire les lettres ou à copier ce qui est écrit au tableau ? C’est ça la dyslexie ».
- Reconnaissez ses efforts et félicitez-le pour son travail, même s’il y a encore des erreurs : « je sais combien la lecture des devoirs était difficile. Je suis très fier des efforts que tu as fournis ».
- Aidez-le à reconnaître ses points forts : « tu as fait preuve d’un bel esprit sportif et d’un bel esprit d’équipe lors du match de football l’autre soir, et tu as marqué un superbe but ! »
- Combattre le discours négatif à propos de lui-même : si votre enfant commence à dire des choses comme « je suis bête », ne l’ignorez pas. Au lieu de cela, aidez les enfants qui sont trop durs avec eux-mêmes.
Cette première partie d’article est issue d’un texte de Katherine Martinelli, traduit et modifié par Benjamin Stevens. La suite se consacre aux observations réalisées par Benjamin Stevens durant ses consultations en orthophonie.
La dyslexie : mon expérience après 18 ans d’orthophonie
Après des années de pratique auprès d’enfants dyslexiques, voici ce que je peux vous en dire.
Remarques générales
On ne peut parler de dyslexie avant que l’enfant ait eu au minimum deux années d’apprentissage de la lecture.
Généralement, les orthophonistes font des tests pour évaluer la dyslexie à la fin du CE1. Bien évidemment, avant cela, nous testons les enfants et pouvons suspecter une dyslexie, en parler aux parents et à l’enseignant·e, mais le diagnostic est généralement posé en fin de CE1 (deuxième primaire).
Pour qu’un enfant soit diagnostiqué dyslexique, il faut que ses capacités intellectuelles soient dans la norme. Lorsqu’il y a un doute à ce niveau, nous demandons à la psychologue scolaire ou à une psychologue ou neuropsychologue un bilan psychométrique (par exemple Wisc V).
Si un enfant présente une déficience (QI inférieur à 70), le diagnostic de dyslexie ne peut pas être posé. Dans ce cas, les difficultés sont d’un autre ordre.
Le bilan psychométrique nous donne également des informations précieuses quant aux forces et faiblesses de l’enfant (mémoire à court terme, capacités d’organisation spatiale, vitesse de traitement…).
Il est également impossible de dire d’un enfant de grande section de maternelle (dernière année de maternelle) qu’il est dyslexique puisqu’il n’a pas encore appris à lire. Je l’ai pourtant souvent entendu :).
Très souvent, d’autres personnes de la famille souffrent de dyslexie (frères et sœurs, un des parents, grands-parents, un cousin…).
Les différentes dyslexies
Les définitions des différents types de dyslexie évoluent régulièrement et toutes les théories sont souvent remises en question. Ici, je vais vous parler de ma vision des choses, le plus simplement possible.
Je ne suis ni chercheur ni un grand spécialiste du domaine. Mon objectif est de relater ce que j’ai pu constater ces dernières années.
Je ne dis pas que je détiens la vérité, loin de là. Mieux vaut le signaler de suite afin d’éviter les foudres de certaines personnes plus calées sur le sujet.
Pour moi, il y a deux grandes sortes de dyslexie : la dyslexie phonologique et « neurovisuelle ».
La dyslexie phonologique
C’est la forme la plus courante. L’enfant présente des difficultés d’ordre phonologique, c’est à dire :
- il confond les sons à l’oral (difficultés à répéter des mots complexes comme « spectacle, réfrigérateur, album ») ;
- il présente une faible conscience des sons qui composent les mots (il a du mal à dire le bruit au début d’un mot ou à la fin, inverser les syllabes dans les mots…).
Ce type d’exercices lui pose par exemple problème :
Il présente ainsi :
- difficultés de mémorisation des correspondances entre les lettres et leur bruit (confusions de lettres, confusions entre les lettres sourdes (f) et les sonores (v)) ;
- confusions entre les sons proches (ch/j, s/z, t/d…).
Généralement, ce sont des enfants qui ont une moins bonne mémoire auditive. Ils présentent souvent un retard de langage en maternelle.
C’est la raison pour laquelle nous savons que les enfants qui présentent un retard de langage en maternelle ont généralement plus de difficultés à apprendre à lire par la suite.
Les enfants qui ont un trouble phonologique présentent une stratégie de déchiffrage (décodage des mots) inefficace.
Forcément, les enfants qui présentent un trouble phonologique auront des difficultés en orthographe (confusion de lettres, inversions, omissions de lettres…).
La dyslexie « neurovisuelle », anciennement appelée dyslexie de surface
Comment se définit-elle ?
Les enfants qui souffrent de ce type de dyslexie ont des difficultés d’ordre « visuel ». C’est-à-dire que leur cerveau a du mal à :
- reconnaître la forme des mots ;
- mémoriser leur image visuelle ;
- reconnaître les mots irréguliers (par exemple : monsieur, mot que l’on lit dans sa globalité, car il ne se dit pas comme il est écrit) ;
- se constituer un stock de mots qu’ils vont reconnaître globalement et ainsi accélérer leur lecture.
Leur lecture est lente et très éprouvante.
Comment reconnaît-on un enfant qui présente des difficultés neurovisuelles ?
Premièrement, ce sont des enfants qui, généralement, n’aiment pas dessiner et ne sont pas du tout à l’aise avec la géométrie, les puzzles, l’orientation des figures dans l’espace…
Comment détecte-t-on ces difficultés ?
Les orthophonistes et les neuropsychologues utilisent plusieurs tests, mais le plus connu est la « figure de Rey ». Il s’agit d’une figure (dessin) relativement complexe que l’enfant doit reproduire, d’abord en copie, puis en mémoire. Celle-ci est présentée aux enfants d’au moins 7 ans.
Je la montre ici à titre d’exemple, pour que ce soit plus clair pour vous, mais il s’agit d’un test officiel utilisé uniquement par les professionnels. L’interprétation de ce test doit également être faite par un professionnel. Les copies sont interdites.
Néanmoins, cela va vous permettre de comprendre ce que j’entends par difficultés d’ordre neurovisuel.
Voici un exemple de copie d’un enfant qui présente ce type de difficulté :
Vous pouvez voir ce que cet enfant éprouve des difficultés à reproduire la figure, notamment les détails, les relations entre les éléments, etc. Les couleurs sont présentes afin de connaître la chronologie de la copie. L’enfant a commencé à faire les traits bleus, puis les oranges, puis les verts.
Grâce à ces couleurs, on voit que l’enfant fait la figure partie par partie, il ne se représente pas la figure dans son ensemble, sinon il aurait commencé par faire le contour général.
L’enfant agira donc de la même manière pour reconnaître les mots : il aura du mal à voir, lire et mémoriser l’image visuelle des mots. De ce fait, son stock de mots se développera difficilement.
C’est un réel problème, car c’est de cette manière que nous les adultes lisons vite, nous reconnaissons les mots comme des étiquettes ayant une forme visuelle particulière.
Ces enfants, qui présentent des difficultés neurovisuelles, ont généralement une faible mémoire visuelle, en toute logique. On le voit ici avec la reproduction de la figure en mémoire (sans le modèle sous les yeux).
Beaucoup d’éléments sont manquants, ce sera pareil pour la mémorisation des mots, elle sera incomplète et donc inefficace en lecture.
La combinaison de ces deux types de dyslexie : la dyslexie mixte ou globale
En orthophonie, nous prenons en charge les enfants dyslexiques et nous avons des enfants pour lesquels l’apprentissage de la lecture est une véritable torture, du moins au début. Il s’agit des enfants qui présentent une dyslexie mixte ou globale.
Ils ont à la fois des difficultés phonologiques (analyse des sons, confusions de sons, difficultés pour mémoriser le bruit des lettres) et également des difficultés visuelles dont nous venons de parler.
Pour ces enfants, une patience extrême est nécessaire de la part de l’enseignant, des parents et de l’orthophoniste. Les progrès sont lents et laborieux.
Cependant, ce sont des enfants qui parviennent à lire, bien entendu ! Il leur faut juste plus de temps que les autres, parfois beaucoup plus de temps.
La prise en charge, les moyens d’aide et les aménagements à l’école
Si votre enfant entre difficilement dans la lecture, qu’il peine et qu’il en souffre, n’attendez pas pour consulter ! Mieux vaut faire un bilan pour rien que de ne pas consulter.
L’orthophonie/la logopédie
En Belgique, des logopèdes (orthophonistes) peuvent passer dans les écoles pour faire un bilan et ensuite la prise en charge, c’est bien pratique !
En France, les parents doivent consulter un orthophoniste en libéral. Le bilan orthophonique est prescrit par un médecin, c’est obligatoire.
L’orthophonie en France est bien prise en charge par la sécurité sociale et par la mutuelle. La part à la charge des parents est de 50 centimes par séance. En Belgique, les parents doivent payer de leur poche une part plus importante du montant de la prise en charge.
La prise en charge
La prise en charge orthophonique est indispensable pour les enfants dyslexiques. Nous les aidons à améliorer leur lecture, leur orthographe et nous leur redonnons confiance.
Personnellement, je prends toujours les parents avec moi en séance (sauf ceux qui ne le souhaitent pas), car c’est un travail d’équipe. Il faut que les parents poursuivent le travail à la maison, au quotidien. Il faut qu’ils soient impliqués au maximum.
La relation avec l’enfant doit être bonne, excellente même. Il est indispensable que l’enfant aille voir l’orthophoniste avec plaisir, même si parfois c’est pesant quand les prises en charge sont longues.
Les aménagements à l’école
À l’école de nombreux aménagements scolaires sont possibles. Les enseignants les connaissent et les mettent en place :
– placer l’enfant à l’avant en classe ;
– favoriser l’oral lors des interrogations ;
– accorder un tiers temps supplémentaire lors des interrogations ;
– autoriser la remise des devoirs dactylographiés ;
– ne pas pénaliser l’enfant pour son orthographe ;
– éviter de lui faire chercher ses fautes ;
– s’abstenir de lui faire copier plusieurs fois le même mot pour le retenir, c’est inefficace avec les enfants dyslexiques ;
– l’encourager, souligner ses progrès, ses efforts ;
– fournir à l’enfant des photocopies d’un camarade de classe ;
– ne pas le faire lire devant les autres enfants ;
– proposer des textes plus courts ;
– interroger l’enfant avec des textes à trous ;
– réduire le nombre de mots à apprendre chaque semaine ;
– expliquer en classe ce qu’est la dyslexie ;
– privilégier le contenu à la forme lors des rédactions.
Tous ces aménagements aident grandement les enfants et leur permettent de vivre au mieux leurs difficultés et de les surmonter.
Pourquoi est-ce important de parler et de comprendre la dyslexie ?
Une reconnaissance tardive
Si vous êtes parvenus jusqu’ici, bravo, car cet article est long, mais il était important pour moi d’en parler. De nos jours, nous avons la chance de pouvoir détecter les enfants dyslexiques et de les aider efficacement. Toutes les aides et aménagements leur permettent de continuer à progresser à leur rythme et avec leurs particularités.
Je ne peux m’empêcher de penser à tous les enfants des générations précédentes qui étaient dyslexiques. À cette époque, on les mettait facilement dans le fond de la classe, on leur disait qu’ils étaient nuls à l’école, parfois même qu’ils n’étaient pas intelligents.
Combien d’adultes ont vécu ces traumatismes durant leur enfance…
Si vous cherchez plus d’informations pour aider votre enfant, je vous invite à consulter le site CultureDys qui traite de la dyslexie et de la dysorthographie.
Mais ô combien nécessaire
Je finirai en vous parlant de deux de mes amis proches qui sont dyslexiques
La première est Isé. Lorsqu’elle était enfant, voyant ses grandes difficultés en lecture et en orthographe, les enseignants ont proposé à ses parents de la mettre dans l’enseignement spécial (en Belgique). Ses parents ont refusé, car ils savaient que leur fille était intelligente.
Qu’est-ce qu’ils ont bien fait ! Aujourd’hui, Isé est vétérinaire, chirurgien pour chevaux et elle a décroché l’an dernier l’examen international de chirurgie équine à Zurich, le tout en anglais !
Le second est mon très bon ami Frédéric. Son père était instituteur et il ne comprenait pas pourquoi il avait tant de mal à apprendre à lire. À son époque, on parlait peu de dyslexie et il a été vite catégorisé comme un mauvais élève.
Pourtant, après le collège et le lycée, il s’est passionné pour l’histoire et a fait des études universitaires dans le domaine.
Aujourd’hui, c’est un homme cultivé qui m’apprend des tas de choses, quelle que soit « l’époque » dont nous parlons.
Tout ceci pour vous dire que la dyslexie est certes un trouble, un frein aux apprentissages, mais certainement pas une fatalité. Aidons les enfants dyslexiques à progresser, à trouver leur voie et à être heureux !
L’expérience professionnelle de Benjamin Stevens lui a donné envie de transmettre le plaisir de la lecture dans le rire et la bonne humeur. Cette réflexion l’a conduit à élaborer la méthode de lecture Apili en s’appuyant sur l’humour et les illustrations de Rémy Tornior pour favoriser la communication, l’attention et la motivation des apprentis lecteurs. Vous pouvez retrouver tous les produits Apili dans la boutique.
Tout ceci me conforte dans mon obstination, je me bat depuis plus de 6 mois pour avoir un rendez-vous pour ma fille. Les orthophonistes sont débordés, on me parle de 18 mois d’attente voire plus pour le bilan. L’école veut attendre de voir en fin de ce1, si les difficultés persistent.
En attendant, ma fille verbalise très bien que lettres se mélangent quand elle lit et que sa concentration pour lire lui donne mal à la tête. Alors, j’essaie de l’aide comme je peux par tâtonnements. Apili nous aide beaucoup, une autre façon de lire ?.
Pour ma fille, je ne baisserai pas les bras !!!!
bravo ! Vous avez raison, ne lâchez rien. Elle y arrivera c’est certain. Avec Apili, vous avez de nombreux conseils afin de l’aider au mieux. Courage à vous et à votre fille.
Bonjour mon fils est suivi depuis 6 mois par une orthophoniste pour trouble à l’écrit. Mais elle ne fait que de l’oral avec lui ou sous forme de lecture et du dessin après. Mais je n’ai pas l’impression qu’elle l’aide beaucoup pour les inversions de lettre. Comment être certaine que le travail est bien fait car mon fils commence à se plaindre de devoir y retourner chaque semaine alors qu’au début ça se passait très bien. En sachant que mon fils sait très bien lire et écrire, son seul problème c’est qu’il écrit quelque fois comme il pense mais pas catastrophique non plus. Et pas de contact entre maîtresse et orthophoniste est ce normal? Désolée pour la longueur de mon message
Bonjour. Difficile de vous répondre, car chaque orthophoniste a sa propre façon de travailler avec ses patients. Certain(e)s communiquent avec les enseignants, d’autres non. Si la maîtresse le demande, la majorité des orthophonistes acceptent ces échanges (par téléphone ou par email). Nous n’avons pas le droit de leur envoyer notre compte rendu par contre, car il relève du secret médical.
Il est important que votre enfant soit content d’aller voir son orthophoniste, mais certains enfants en difficulté peuvent y aller à reculons. Il faudrait demander à votre orthophoniste ce qu’elle fait en séance avec votre fils. Elle vous expliquera certainement pourquoi elle lui propose ce type d’exercices. Les confusions à l’écrit viennent souvent de difficultés à l’oral et des difficultés phonologiques (difficultés d’analyse des sons).
Bonjour benjamin stevens est ce que c possible de me contacter pour vous demander quelque conseil .merci au 0601325339
Vous pouvez nous joindre à contact@apili.fr 🙂
Vous pouvez me contacter par email à benjamin.stevens@apili.fr 🙂